Enseignement supérieur: en attendant le RSU, des bourses d'étude pour des riches

Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, lundi 7 novembre 2022.

Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, lundi 7 novembre 2022. . Said Bouchrit / Le360

Revue de presseKiosque360. Interpellé par des parlementaires, le ministre de l'Enseignement supérieur reconnaît qu'il arrive que des enfants de familles aisées bénéficient de bourses d'étude alors que ceux de familles vulnérables en sont parfois privés. Détail dans cette revue de presse du quotidien Assabah.

Le 08/11/2022 à 20h42

Qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, les députés ont été particulièrement virulents envers le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, lors de la traditionnelle séance parlementaire dédiée aux questions adressées au gouvernement. En cause, le nombre de bourses d’étude accordées dans certaines régions du pays et qui sont en forte baisse ces dernières années.

Dans son édition du mercredi 9 novembre, Assabah rapporte l’essentiel de l’échange entre le ministre et les parlementaires qui ont accusé le gouvernement de proférer des mensonges. Certains ont aussi affirmé que le département de tutelle se base sur des données erronées fournies par ses services régionaux. C’est d’abord Rachid Hammouni, président du groupe parlementaire du PPS qui ouvre le bal, en criant devant Abdellatif Miraoui que la province de Boulmane a perdu 500 bourses depuis 2020. Selon le député, les baisses constatées dans plusieurs régions du pays sont en contradiction avec les statistiques brandies par le gouvernement, «ce qui cacherait une manipulation des chiffres réels».

Ce qui est étonnant dans ce dossier, c’est que ce ne sont pas seulement les députés de l’opposition qui se sont attaqués au gouvernement sur ce sujet, mais également les partis de la majorité. Comme le rapporte le quotidien, des députés du RNI, de l’Istiqlal et du PAM ont rallié leurs voix à celles des députés du MP et du PJD pour confirmer la chute importante du nombre de bourses accordées dans plusieurs provinces, à l’instar de Chichaoua, Taounate ou encore Ouazzane. Dans ces localités, on parle d’une baisse comprise entre 60% et 96% du nombre des bourses accordées.

Face à ce lot de critiques, à travers lesquels les parlementaires ont prétendu que ce sont finalement les enfants des riches qui bénéficient des bourses d’étude alors que ceux issus de milieux défavorisés en sont privés. Abdellatif Miraoui s’est montré assez calme, affirmant qu’il était ouvert d’esprit et acceptait ces remarques. En revanche, il a insisté sur le fait que plus le nombre d’étudiants dans le supérieur augmente, plus le nombre des bourses accordées par l’Etat augmente aussi. Cette année, affirme le ministre, il y a eu une augmentation de 20% des bourses accordées, pour atteindre un total de 421.000. Ceci a nécessité la mobilisation d’un budget de 2,3 milliards de dirhams. Un montant, qui de l’avis du ministre, reste insuffisant.

Abdellatif Miraoui a tenu à rappeler devant l’assistance que lui-même était issu d’un milieu défavorisé et qu’il avait dû lutter pour accéder aux études. C’est pourquoi, «il s’engage à généraliser l’octroi des bourses afin que tous ceux qui sont dans le besoin puissent en bénéficier». Il a, dans le même sens, reconnu que des étudiants issus pourtant de familles aisées bénéficient parfois de bourses dans certaines zones. Une problématique qui sera dépassée une fois le Registre social unifié sera mis en place.

Par Fayza Senhaji
Le 08/11/2022 à 20h42