Deux ans de prison pour le viol collectif d’une mineure: l’Organisation des femmes socialistes monte au créneau

La sentence de deux ans d'emprisonnement pour le viol collectif d'une mineure près de Tiflet a suscité l'indignation de multiples associations et voix de la société civile.. Le360 : Mohamed Elkho

Dénoncée par nombre d’intellectuelles et militantes associatives, la condamnation à deux ans de prison de trois hommes coupables du viol d’une enfant de 11 ans l’est désormais également par les formations politiques. Ainsi, pour l’Organisation des femmes socialistes, émanation féminine de l’USFP, il s’agit d’un «jugement qui n’a pas rendu justice à la victime».

Le 01/04/2023 à 12h33

La sentence de deux ans d’emprisonnement pour le viol collectif d’une mineure près de Tiflet (province de Khémisset) a récemment suscité l’indignation de diverses organisations de lutte pour la protection de l’enfance. La victime, âgée de seulement 11 ans au moment des faits, a été violée à répétition par trois adultes âgés de 25, 32 et 37 ans (précisément un père de 3 enfants, son neveu et un de leurs voisins). C’est finalement la grossesse de la très jeune victime, engendrée par les viols, qui a déclenché les poursuites en justice et l’arrestation des coupables.

Après le verdict, jugé extrêmement clément, les réactions ne se sont pas fait attendre. Aux diverses associations et personnalités de la société civile qui ont exprimé leur indignation face à la légèreté de la sanction, s’ajoute aujourd’hui la voix de formations politiques, en l’occurrence l’Organisation des femmes socialistes, émanation féminine de l’Union socialiste des forces populaires (USFP).

Dans un communiqué publié hier vendredi 31 mars, l’Organisation des femmes socialistes déclare que ce jugement «n’a pas rendu justice à la victime» et qu’il «se contredit avec les dispositions de la Constitution du Royaume de Maroc, en particulier les articles 110 et 117 relatifs à la sécurité et à l’application judiciaires». Pour la structure féminine, il se contredit également «avec la Déclaration des principes fondamentaux de justice relatifs aux victimes de la criminalité et aux victimes d’abus de pouvoir, ainsi qu’avec les articles du Code pénal qui stipulent des peines allant de dix à vingt ans quand il s’agit de délits de viol sur mineur».

Par conséquent, l’Organisation des femmes socialistes demande «aux autorités judiciaires compétentes, y compris l’Inspection générale des affaires judiciaires, d’ouvrir une enquête urgente afin de révéler les circonstances et le fondement de cette décision, et d’éclairer l’opinion publique à son sujet, en prévoyant des sanctions appropriées si préjudice aux fins de justice et d’équité est avéré».

Elle déclare également «sa solidarité inconditionnelle avec la victime» et se dit prête à «lui fournir toute forme de soutien et d’assistance en appel de ce verdict», tout en appelant à «des peines plus sévères pour les crimes sexuels, et pour les agressions et violations dont les victimes sont des enfants et des femmes».

Par Majda Benthami
Le 01/04/2023 à 12h33