Les autorités espagnoles ont annoncé le démantèlement d’un réseau de trafic de migrants opérant depuis les côtes marocaines vers Sebta, avant de poursuivre leur route vers les côtes andalouses. «L’opération a permis l’arrestation de onze individus soupçonnés d’être liés à ce réseau, ainsi que de neuf migrants (principalement de nationalité marocaine) qui s’apprêtaient à embarquer», indique le quotidien Assabah dans son édition du lundi 3 novembre. Parallèlement, cinq suspects ont été interpellés à Sebta, quatre à Algésiras et deux dans la périphérie de Malaga. Les enquêteurs ont également procédé à l’audition de deux autres personnes, l’une dans l’enclave occupée et l’autre à Algésiras.
Les investigations ont révélé que le réseau recrutait les migrants directement au Maroc, avant de les transférer clandestinement vers Sebta, écrit Assabah. Une fois sur place, les migrants étaient cachés dans des habitations situées dans différents quartiers, en attendant d’être acheminés vers les côtes espagnoles. Les passeurs utilisaient des bateaux de plaisance pour traverser le détroit, une stratégie qui leur permettait de contourner les dispositifs de contrôle maritime traditionnels.
Le parcours de la filière comprenait notamment des quartiers où les migrants étaient temporairement hébergés avant d’être transportés vers des points précis des côtes andalouses. Les caméras de surveillance de la Guardia Civil ont filmé les perquisitions dans ces habitations et les lieux de détention, révélant l’ampleur de l’organisation logistique mise en place pour préparer les migrants avant leur départ en mer, lit-on.
Les enquêtes ont également établi que le réseau avait été à l’origine de plusieurs tentatives de traversée ayant abouti à des incidents humanitaires, certaines se soldant par des noyades. Les autorités estiment que certaines de ces tragédies pourraient être directement liées aux opérations de cette organisation. Les passeurs ne se limitaient pas à l’acheminement maritime. Ils coordonnaient aussi la réception des migrants sur les plages espagnoles et leur transfert à l’intérieur des villes andalouses, afin d’échapper à la surveillance et aux forces de l’ordre.
L’utilisation des bateaux de plaisance constitue, selon les enquêteurs, une évolution significative dans les méthodes de trafic. Ces embarcations offrent en effet vitesse, maniabilité et la possibilité de se dissimuler dans de petits ports ou criques facilement accessibles, rendant leur détection plus complexe que les bateaux traditionnels de contrebande. L’analyse des mouvements dans les ports et marinas indique que ces bateaux profitent de trajets touristiques ou de sorties de pêche récréative pour camoufler leurs activités, facilitant également l’embarquement dans des zones non surveillées en permanence.








