Décès du petit Rayan: dans l'Oriental, la fermeture des puits conduisant aux mines de charbon désaffectées s'accélère

Sous la supervision de représentants des autorités locales, à Oujda et à Jerada, des ouvriers procèdent à la condamnation de puits asséchés et de ceux menant à des mines de charbon désaffectées, depuis le 8 février 2022.

Sous la supervision de représentants des autorités locales, à Oujda et à Jerada, des ouvriers procèdent à la condamnation de puits asséchés et de ceux menant à des mines de charbon désaffectées, depuis le 8 février 2022. . Mohammed Chellay / Le360 (capture image vidéo)

Le 14/02/2022 à 04h30

VidéoLe décès tragique du petit Rayan a fait s'intensifier la fermeture, en cours, de plusieurs puits et fosses abandonnées dans différentes régions du Maroc. Dans l’Oriental, de nombreux puits aujourd'hui désaffectés, conduisant aux tunnels d’extraction du charbon sont condamnés. Faits et images.

Près d'Oujda, et à Jerada, les représentants des autorités locales ont intensifié ces derniers jours les opérations d'inventaire, de démolition et de fermeture de fosses et de puits abandonnés afin d’empêcher d'autres accidents similaires à celui qui a emporté le petit Rayan, près de Chefchaouen. 

Pour suivre ces opérations, Le360 s’est rendu dans l'Oriental, où Bilal Qashari est le détenteur d’un puits d'eau, désormais condamné, à Ahl Angad, un douar près d'Oujda. Cet homme a tenu à remercier les représentants des autorités locales: «asséché depuis plusieurs années, mon puits ne servait plus à rien, il était temps de le condamner pour prévenir des accidents et des drames qui peuvent gâcher des vies». 

Le360 s’est également rendu à Jerada, autre ville de l'Oriental, où un grand nombre de puits qu'empruntaient les ouvriers qui descendaient dans les mines de charbon pour y extraire cette ressource énergétique sont aujourd'hui déjà condamnés, ou en voie de l'être, les mines étant désaffectées depuis de nombreuses années. Mais aujourd'hui encore, l'exploitation clandestine des mines de charbon de Jerada, dont le puits qui y conduit peut parfois atteindre une profondeur de plus de 60 mètres, est à l'origine de bien des décès accidentels.

El Arab Tazi, ouvrier dans l'une des rares coopératives exploitant aujourd'hui encore certaines mines de charbon de Jerada, explique que plusieurs puits et des fosses conduisant à des mines désaffectées ont été fermés ces derniers jours. Au début de cette opération de condamnation, tous ceux présents récitent la Fatiha, la première sourate du Coran, pour le repos de l’âme du petit Rayan et de l'ensemble des victimes qui ont perdu la vie dans des accidents similaires. Des ouvriers comblent ensuite les fosses et les puits désaffectés, leur profondeur variant entre 30 et 80 mètres.

Mohamed Echah, président d’une coopérative à Jerada, dont les ouvriers sont en charge de l'extraction du charbon dans des mines encore en activité, explique qu'une opération de condamnation de puits menant à des mines désaffectées a débuté mardi dernier, en la présence de représentants des autorités locales. Plus de 35 puits ont entre-temps déjà été condamnés. Les efforts se poursuivent à l'heure actuelle. 

Par Said Bouchrit
Le 14/02/2022 à 04h30