De jeunes casablancais victimes d'un réseau d'escrocs maroco-espagnol

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Revue de presseKiosque360. De jeunes casablancais ont été arnaqués par une bande criminelle maroco-espagnole qui leur délivrait des contrats de travail falsifiés pour émigrer en Espagne. L’affaire traîne, depuis des années, dans les couloirs de la justice, alors que les escrocs ont pris la poudre d’escampette.

Le 31/08/2021 à 21h07

Une bande criminelle hispano-marocaine a réussi à arnaquer, pendant des années, de nombreux candidats casablancais à l’immigration «régulière» en Espagne. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 1er septembre, que les membres de cette bande délivraient à leurs victimes des contrats de travail falsifiés moyennant des sommes d’argent conséquentes. Les malfaiteurs se servaient de sociétés fictives pour arnaquer les jeunes et transférer leur argent à l’étranger après l’avoir converti en devises sur le marché noir.

Selon des sources autorisées, les membres de la bande en Espagne envoyaient, via des camions de transport international, les documents falsifiés à leurs complices au Maroc qui les délivraient à leurs victimes en contrepartie de 50.000 dirhams le contrat.

Selon les mêmes sources, les sommes d’argent perçues par les arnaqueurs sont estimées à des dizaines de milliers de dirhams qu’ils ont, soit investies dans des projets immobiliers dans le nord, soit transférées en Espagne. Le quotidien Assabah indique que malgré le dépôt de plusieurs plaintes auprès du tribunal de première instance d’Ain Sebaa, certaines parties font pression pour détourner l’enquête de son processus normal.

Pire encore, les victimes auraient découvert que plusieurs documents ont disparu de leurs dossiers qui ont été déférés devant la parquet général. Des documents qui constituent des preuves irréfutables de l’implication des mis en cause dans l’escroquerie et le trafic des devises. Ce sont ces failles dans l’enquête qui ont permis aux membres de cette bande criminelle de disparaitre dans la nature malgré les mandats de recherche lancés à l’échelle nationale contre eux par les services de police.

Dans le détail, ce sont deux frères qui ont chargé le barbu de contacter les victimes pour leur vendre de faux contrats de travail dans le jardinage dans une région touristique cossue à Valence en Espagne.

Pour faire croire aux candidats à l’immigration qu’il s’agissait de contrats valides, les escros leur donnaient une copie portant l’entête d’une société écran pour qu’elle soit certifiée copie conforme dans un arrondissement. Bien plus et afin de rassurer davantage leurs victimes, ils leur demandaient des copies de la carte nationale et du passeport ainsi qu’un certificat médical certifiant qu’ils ne souffraient d’aucune maladie grave ou contagieuse. Mieux encore, ils leur délivreraient un chèque de garantie au nom du barbu et un autre au nom de la société fictive des deux frères. Des chèques qui se sont avérés, évidemment, en bois. Mais, il était trop tard car les malfaiteurs avaient déjà pris la poudre d’escampette.

Par Hassan Benadad
Le 31/08/2021 à 21h07