Covid-19: mais que se passe-t-il exactement à Tanger?

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Revue de presseKiosque360. Les personnes infectées ne sont plus prises en charge par les hôpitaux de la ville. Les structures d'accueil en soins intensifs seraient déjà saturées et les autorités sanitaires ne communiquent pas toutes les informations sur la situation épidémiologique au niveau local.

Le 18/07/2020 à 08h41

La manière dont les autorités sanitaires gèrent la pandémie du coronavirus à Tanger est empreinte de beaucoup de flou. C'est du moins ce qu’avance le quotidien Al Massae, citant des malades et des cas contacts, dans son édition du week-end des 18 et 19 juillet.

En l'absence de données officielles sur le sujet, insiste le quotidien, les sources qu'il a citées parlent d'un changement drastique dans les procédures de prise en charge des malades.

Ainsi, les hôpitaux qui, par le passé, prenaient en charge tous les cas infectés refuseraient aujourd’hui de le faire. D'après le quotidien, les malades qui présentent des symptômes d’infection au coronavirus sont désormais invités à se confiner chez eux pendant une période de 14 jours. Durée pendant laquelle ils ne doivent pas être en contact avec d'autres personnes. Et ce sont les agents d'autorité qui se chargent de les approvisionner en nourriture pendant leur confinement.

De même, souligne le quotidien, les autorités sanitaires auraient cessé de tenir les listes des personnes contacts. Ces dernières ne seraient plus aussi bien suivies qu’auparavant, de manière individuelle et à une fréquence quotidienne jusqu’à s'assurer qu'elles ne portent pas le virus.

La situation est également préoccupante à l'intérieur du pavillon des soins intensifs réservés aux cas graves au sein de l'hôpital Mohammed V de Tanger. Le quotidien parle même d’une «anarchie» dans cette aile du centre hospitalier provincial qui ne disposerait même pas d'assez de lits et d’équipements pour soigner tous les cas critiques. Situation qui aurait d'ailleurs incité le personnel soignant à tirer la sonnette d'alarme à plusieurs reprises, exigeant par la même occasion plus de matériel et du renfort médical, note Al Massae.

La visite du ministre dans la ville, la deuxième en moins d'une semaine, vient préoccuper davantage l'opinion publique locale. Le ministre a certes tenu à examiner sur place les moyens à même de réduire le taux de létalité dû à la Covid-19 dans la région et à apporter son soutien au personnel médical, mais au lieu de rassurer, la fréquence de ses visites inquiète. Cette implication du ministre et son appui au personnel soignant n'ont pas empêché les syndicats représentant le secteur de la Santé au niveau local de mener un sit-in de protestation.

Les syndicats reprochent au ministère, entre autres griefs, la rétention de l'information relative à l’évolution de la situation épidémiologique au niveau local. L'opinion publique locale, soulignent les syndicats, est en droit de connaître la situation sanitaire de la ville, le nombre d’équipements et les effectifs de personnel soignant disponibles ainsi que les procédures de prise en charge et de suivi des cas infectés, présentant des symptômes et des personnes contacts.

Par Amyne Asmlal
Le 18/07/2020 à 08h41