Covid-19: le taux de positivité se stabilise, mais cache de grandes disparités régionales

Un jeune patient marocain testé positif au Covid-19 reçoit un traitement au «smart vaccinodrome intégré», situé à Errahma, dans la province de Nouaceur, près de Casablanca, le 9 août 2021.

Un jeune patient marocain testé positif au Covid-19 reçoit un traitement au «smart vaccinodrome intégré», situé à Errahma, dans la province de Nouaceur, près de Casablanca, le 9 août 2021. . FADEL SENNA / AFP

D'importantes disparités subsistent toujours dans le nombre de contaminations et le taux de positivité entre les régions au Maroc, constate Azeddine Ibrahimi, l’un des spécialistes éminents de la lutte contre la pandémie dans le Royaume.

Le 22/08/2021 à 18h30

Le variant Delta du coronavirus SARS-CoV-2, considéré comme l'un des plus contagieux selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), continue de se propager à un rythme exponentiel au Maroc. Résultats: le nombre de cas positifs et des admissions en réanimation ne cessent d’augmenter.

En parallèle, le taux de positivité et celui de létalité sont en baisse. Le pic de l'épidémie serait également imminent, explique Azeddine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat.

"Je pense que nous sommes déjà arrivés au pic de cette vague et qu’il est désormais possible de parler d'un aplatissement de la courbe des contaminations. Toutefois, ceci reste intrinsèquement lié à l’évolution régionale de la situation sanitaire, étant donné que les régions n’ont pas été simultanément frappées par cette vague de la pandémie qui n'est pas encore finie", explique l’expert dans une publication sur Facebook.

"Au moment où la situation sanitaire dans les régions du Souss-Massa et Marrakech-Safi a connu une amélioration de tous les indicateurs épidémiologiques, je pense que les régions de Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma connaîtront une augmentation considérable des cas de contaminations. J'espère que nous serons prêts à faire face à cette situation inquiétante", ajoute le Pr Azeddine Ibrahimi, qui est aussi membre du Comité scientifique technique pour la gestion du Covid-19.

Celui qui est également le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat souligne, par ailleurs, que le taux de positivité, soit la proportion de tests positifs par rapport à l’ensemble des dépistages effectués, s'est stabilisé. Cependant, la différence entre les régions reste importante. En parallèle, le taux de létalité a baissé, passant ainsi de 1,7 à 1,4 cette semaine.

Covid-19: combien de temps dure la protection fournie par les vaccins?Alors que beaucoup se demandent combien de temps seront efficaces les vaccins contre le Covid-19, le Pr Azeddine Ibrahimi indique que selon une étude scientifique récemment parue, "l’efficacité des vaccins diminuerait en sept mois, plus particulièrement chez les personnes âgées et les patients atteints de maladies immunitaires ou ceux recevant des traitements immunosuppresseurs. C'est pourquoi de nombreux pays recommandent l'inoculation de doses de rappel".

"Je pense qu'il est temps au Maroc d’injecter une troisième dose de vaccin contre le coronavirus aux personnes âgées de plus de 70 ans et à celles souffrant de maladies chroniques. Il faut également appeler les non-vaccinés, appartenant à ces catégories, à se diriger vers les centres de vaccination pour qu’ils puissent préserver leur vie", plaide l’expert.

S’agissant de la campagne de vaccination des 12-17 ans, le Pr Azeddine Ibrahimi rappelle qu’elle a pour objectif de briser les chaînes de contamination.

"Je comprends les inquiétudes et hésitations des parents. Par conséquent, un travail colossal de communication doit être fait pour expliquer l'importance de cette décision qui n’aura en aucun cas de conséquences néfastes sur les enfants. Bien entendu, je vais vacciner ma fille âgée de quatorze ans. Je persiste et signe: ces vaccins sont efficaces et sûrs", rassure-t-il.

"Quant à la vaccination des moins de douze ans, je ne peux être que contre cette mesure, non pas pour des raisons scientifiques, mais plutôt éthiques. Je n'accepte pas qu'on vaccine ce groupe alors que l'Afrique n'a pas pu vacciner plus de 2% de sa population", indique le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat.

Selon le membre du Comité scientifique technique pour la gestion du Covid-19, une amélioration de la situation épidémiologique pourrait être constatée à la mi-septembre, quand le Maroc arrivera à un taux de vaccination de 50% de sa population.

A titre de rappel, un total de 4.661 nouveaux cas d’infection au coronavirus et de 7.641 guérisons a été enregistré au Maroc au cours des dernières 24 heures. Ce nouveau bilan porte à 810.949 le nombre total des contaminations, depuis le premier cas signalé au Maroc en mars 2020.

S’agissant du nombre des personnes rétablies, il est passé à 724.545, soit un taux de guérison de 89,3 %. Quant aux décès, leur nombre total est passé à 11.792, avec 115 nouveaux cas enregistrés. 

Le nombre de primo-vaccinés est de 17.288.054, tandis que celui des personnes complètement vaccinées (première et deuxième doses) s’élève à 12.911.722.

اشتدي يا أزمة تنفرجي.... نعم... سينوفارم يحمي ضد دلتا... في البداية يجب أن أشكركم على تفاعلكم الدائم لهذا العمود...

Posted by Azeddine Ibrahimi on Sunday, August 22, 2021
Par Hajar Kharroubi
Le 22/08/2021 à 18h30