La guéguerre des tests salivaires rapides anti-covid-19 entre le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) et le ministère de la Santé a repris de plus belle. C’est un communiqué signé par le président du CNOP, Hamza Guedira, appelant les pharmaciens à vendre ces autotests et à effectuer des tests dans leurs officines qui a fait réagir le ministre de la Santé. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 19 août, que le ministre Khalid Ait Taleb a souligné que Guedira s’est empressé en publiant ce communiqué. Les commissions scientifiques et techniques, précise-t-il, sont toujours en train d’étudier les tenants et les aboutissants de ce dossier en concertation avec les parties concernées.
Dans une déclaration au quotidien Assabah, Ait Taleb a affirmé qu’il a été surpris par des informations annonçant la reprise des ventes des tests rapides dans les pharmacies alors que la commission chargée de ce dosser devait se réunir, mercredi 18 août, pour prendre une décision sur ce sujet. Il faut savoir qu’une décision de cette importance n’est pas une sinécure puisqu’elle est d’abord fortement liée à la santé des citoyens. Encore faut-il préciser, ajoute le ministre, que les pharmaciens ont une grande responsabilité dans ce domaine et qu’il est nécessaire de l’éclaircir avec précision.
Le quotidien Assabah rapporte que Ait Taleb a indiqué qu’il existe plusieurs types de tests rapides et que l’un d’eux nécessite une expertise des échantillons prélevés du nez. C’est une opération médicale par excellence, poursuit-il, qui doit se faire selon les critères en vigueur pour éviter tout problème de santé aux citoyens. Autant dire, enchaîne le ministre, que ce dossier est très complexe et comporte un grand nombre d’engagements et de responsabilités qui nécessitent d’être éclaircis avant de commencer cette opération. Il est donc inutile de devancer les évènements car cette question fait l’objet d’étude et de discussion au sein de la commission compétente, conclut le ministre de la Santé.
Il faut rappeler que l’Ordre des pharmaciens et la Confédération des pharmaciens du Maroc ont décidé unilatéralement de commercialiser les tests salivaires rapides. Une décision qui a été prise après un long conflit avec la Direction du Médicament et de la Pharmacie (DMP) que les pharmaciens accusent de défendre les intérêts des laboratoires. Et d'ajouter qu'ils dégradent le pouvoir d’achat des citoyens auxquels ils facturent le test PCR à 600 dirhams alors que le test salivaire rapide ne coûte que 100 dirhams chez le pharmacien.