Ces étranges cas de suicide qui secouent Chefchaouen

Dessin- Mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. Le cas de cette mère de famille qui s'est pendue il y a quelques jours à Chefchaouen vient rappeler à quel point le phénomène du suicide est répandu dans cette province, et ce pour des raisons restant mystérieuses.

Le 04/01/2018 à 22h00

C’est un sujet qui fait débat et qui suscite à la fois curiosité et questionnement depuis plusieurs semaines. A Chefchaoeun, les cas de suicide se sont multipliés ces derniers temps à un rythme inédit. 

Al Ahdath Al Maghribia, dans son numéro du vendredi 5 janvier, revient sur le sujet en évoquant des données qui font froid dans le dos. Rien qu’en 2017, il y aurait eu au moins 45 décès par suicide enregistrés dans cette province. Ce chiffre, non officiel, mais émanant de sources que le journal présente comme fiables, aurait même pu être plus élevé. Et pour cause, durant cette même année, près de 130 tentatives de suicide auraient été avortées de justesse dans cette localité. Souvent, elles l’ont été par des proches, des voisins et, dans certains cas, par de simples passants.

C’est dire l’ampleur de ce phénomène qui touche pourtant une région souvent qualifiée d’endroit où il fait bon vivre.

Le quotidien relève que les cas enregistrés ont concerné hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, et que le moyen le plus souvent utilisé par ces personnes pour mettre fin à leur vie est la pendaison. Le journal note aussi que la majorité des suicides ont eu lieu dans les zones rurales relevant de cette province.

La même source, qui rappelle que les « victimes» sont parfois des enfants âgés de moins de 15 ans, s’étonne qu’aucune enquête, voire aucune étude spécifique, n’ait été lancée pour tenter de comprendre les raisons de ce phénomène.

Par Khalil Ibrahimi
Le 04/01/2018 à 22h00

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Une grande majorités des victimes du suicide de ces dernières années s'adonnent souvent le Défi de la baleine bleue, un jeu morbide venu de Russie. Le Blue Whale Challenge, ou Défi de la Baleine Bleue en français, est un jeu lancé en 2015 par des utilisateurs anonymes sur le réseau social russe VKontakte qui, avec plus de 410 millions d’utilisateurs enregistrés, est le cinquième site le plus populaire du monde. Le jeu comporte cinquante défis (un par jour), tant inoffensifs que sinistres comme « se percer la main », « se réveiller à 4h20 pour regarder un film d’horreur », « se scarifier en se dessinant une baleine sur la jambe », « ne communiquer avec personne durant toute la journée » ou encore « s’asseoir sur le toit d’une tour en balançant les jambes dans le vide ». L’ultime étape est de se donner la mort pour devenir un animal « hautement évolué » et « dégagé » des peines terrestres à l’image du symbole du jeu, le cétacé capable de se suicider en s’échouant volontairement sur une plage. Les « défis » étaient envoyés aux joueurs depuis de faux comptes. Les règles exigeaient de « ne rien dire à personne » et de « toujours remplir la mission, quelle qu’elle soit ». Les pages marquées par le hashtag « baleine bleue » regorgent d’images sinistres, de citations sur l’absurdité de l’existence et de protestations contre le monde cynique des adultes. Ce sont les conflits familiaux, les problèmes à l’école, la crainte de l’avenir et la peur de la punition. Le nombre de suicides est toujours en croissance pendant les crises économiques et sociales.

0/800