Canicule: juin, le mois de tous les records

Les températures ont atteint des sommets en juin à Marrakech. (Photo: Unsplash)

Avec une température moyenne nationale en hausse de 1,66 °C par rapport à la normale, le Maroc vient de vivre son troisième mois de juin le plus chaud depuis 1981, selon la Direction générale de la météorologie.

Le 08/07/2025 à 15h30

Les températures ont atteint des sommets en juin dernier. La Direction générale de la météorologie ne laisse planer aucun doute dans son bilan. «Ce mois s’est classé au 3ème rang des mois de juin les plus chauds jamais enregistrés au Maroc depuis 1981. La température moyenne nationale a dépassé la normale climatologique (1991–2020) de +1,66 °C, confirmant une tendance vers des conditions de plus en plus chaudes», indique-t-elle.

La DGM rappelle, par ailleurs, que ce mois a été marqué par deux vagues de chaleur. La première a ouvert le bal, la seconde a fait exploser les compteurs. En six jours, entre le 25 et le 30 juin, les températures maximales ont grimpé bien au-delà des normales. Le 29 juin, la température maximale nationale moyenne a atteint 35,8 °C, «soit l’une des valeurs les plus élevées jamais enregistrées pour un mois de juin au Maroc».

Et c’est cette courte période qui a changé la donne. Avant elle, l’écart à la normale était de 1,93 °C. Après, il bondit à 3,59 °C. «Cette vague de chaleur, brève et intense, a donc été +1,66 °C plus chaude que le reste du mois, et a suffi à faire grimper la moyenne mensuelle de manière significative», note la DGM.

Partout dans le pays, des villes ont battu leurs propres records. À Larache, le mercure a grimpé à 43,8 °C. À Casablanca, 40,5 °C. Benguerir a frôlé les 46,5 °C, Sidi Slimane a dépassé les 47,7 °C. Même El Jadida a affiché une température de 39,3 °C. Des chiffres qui auraient été impensables il y a quelques décennies, commente-t-on.

Et ce n’est pas tout. En termes de moyenne mensuelle, certaines villes ont explosé les compteurs. «À Casablanca, juin 2025 a été le plus chaud jamais observé, avec une anomalie de +3,01 °C pour les températures maximales (ancien record: +2,49 °C en 2009) et +2,5 °C pour les températures moyennes (ancien record: +1,93 °C en 2009). À Ifrane, la température moyenne mensuelle a atteint 22 °C, battant le précédent record de 21,6 °C enregistré en 2017, ce qui en fait le mois de juin le plus chaud depuis le début des relevés en 1956», détaille la direction de la météo.

Selon la DGM, le Maroc n’est pas un cas isolé. L’Europe aussi suffoque. Et les vagues de chaleur s’enchaînent à l’échelle mondiale. «Juin 2025 est un signal fort d’un réchauffement climatique désormais bien installé. Ce n’est plus une prévision, mais une réalité. C’est un appel à l’action pour renforcer notre résilience collective. Ces résultats soulignent l’importance de surveiller de près les extrêmes, anticiper les impacts et consolider nos systèmes d’alerte précoces», alerte la direction.

Précédemment interrogé par Le360, Mohamed Belouachi, météorologue, a signalé que le Maroc vivait un épisode de canicule «exceptionnel», tant par sa précocité que par sa sévérité. Cette hausse des températures, observée à partir de fin juin, était accompagnée d’un phénomène bien connu, à savoir le chergui, un vent oriental sec et chaud qui accentue fortement la sensation de chaleur.

«Ces masses d’air traversent les montagnes de l’Atlas, s’assèchent en route, puis déferlent sur le pays sous forme de souffles secs et étouffants», nous expliquait Mohamed Belouachi. Si ce phénomène est habituel en plein été, ce qui interpelle cette année, c’est sa précocité puisqu’il est arrivé avec dix jours d’avance sur le calendrier. Et le ressenti, lui, était encore plus extrême.

(M. Shelh et K. Sabbar/Le360)

Par Hajar Kharroubi
Le 08/07/2025 à 15h30