Agriculture: le Maroc vise à irriguer un supplément de 1,2 million d’hectares dont 100.000 sur le littoral, selon Mohamed Sadiki

Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime et des eaux et forêts, lors de la session des questions devant la Chambre des représentants, le 20 novembre 2023.

Le 20/11/2023 à 20h02

VidéoGrâce au développement de ses infrastructures, le Maroc va pouvoir se doter d’un réseau pour irriguer un supplément d’environ 1,2 million d’hectares en vue d’augmenter la production céréalière, en particulier le blé, a déclaré ce lundi 20 novembre 2023 le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime et des eaux et forêts.

S’exprimant devant la Chambre des représentants, le ministre a évoqué la problématique de la sécheresse qui va pousser son département à trouver d’autres ressources d’irrigation à la place de la pluie pour combler le déficit hydrique.

«En temps normal, le pays recevait environ chaque année des précipitations de l’ordre de 5 milliards de mètres cubes d’eau par an, alors qu’actuellement il ne reçoit environ qu’un milliard de mètres cubes d’eau de pluie, d’où la nécessité de se tourner vers d’autres moyens d’irrigation», a dit le ministre en évoquant les stations de dessalement de l’eau de mer et d’autres solutions, dont l’utilisation des eaux usées.

Mohamed Sadiki a aussi rassuré les petits exploitants agricoles qui cultivent le blé dans les plaines littorales, en annonçant la mise en œuvre d’un projet innovant pour irriguer un additif de 100.000 hectares, outre 70.000 hectares supplémentaires dans les régions de Settat et d’El Jadida.

Pour faire face à la sécheresse, a-t-il dit, le gouvernement a mis à la disposition du secteur agricole quelque 10 milliards de dirhams pour soutenir notamment les aliments de bétail, les semences sélectionnées ainsi que les engrais.

Répondant à une question sur la faiblesse de la production des olives et de l’huile d’olive, le ministre a regretté la faiblesse de cette production qui s’élèvera cette saison à seulement environ 1,7 million de tonnes d’olives, soit un niveau inférieur de 44% par rapport à la saison 2021.

La production des olives représentait en temps normal 68% du total de la production des arbres fruitiers au Maroc, a-t-il affirmé avant de rappeler que les exportations des olives et de l’huile d’olive sont soumises actuellement à l’obtention d’autorisation.

Le ministre a d’autre part rappelé aux députés qui l’interrogeaient lors de la séance des questions orales, que la stratégie Génération Green 2020-2030 «est venue pour consolider un ensemble d’acquis du plan Maroc Vert, celui-ci ayant réalisé des résultats remarquables en termes de croissance et de durabilité du secteur agricole».

Plusieurs axes composent le plan Génération Green 2020-2030. Il s’agit notamment du développement de l’élément humain, c’est-à-dire les agriculteurs, dont les jeunes entrepreneurs, la consolidation des filières agricoles, la modernisation des circuits de distribution des produits agricoles, en particulier les marchés de gros et les souks ainsi que l’instauration d’une agriculture plus résiliente et éco-efficiente, à travers le doublement de l’efficacité hydrique, la conservation des sols agricoles et l’accompagnement des agriculteurs dans la transition vers des énergies renouvelables

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 20/11/2023 à 20h02