«La lettre royale a rappelé l'urgence liée au changement climatique au niveau planétaire comme elle a rappelé que, lors de la COP22 (Marrakech 2016), sous la présidence du Souverain, il y a eu un sommet des chefs d'Etat africains avec des projets pour notre continent», a affirmé Saïd Mouline dans un entretien avec Le360.
Ce dernier a signalé que l'Afrique produit seulement 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais que «c'est le continent qui subit le plus les conséquences des changements climatiques». Et de préciser que, «La lettre royale a montré que le Royaume a respecté ses engagements, tout en décidant de revoir ses engagements à 45,5% de réduction des gaz à effet de serre à l'horizon de 2030 avec une approche qui vise non seulement à montrer que nous avons des engagements forts, mais que nous respectons aussi nos engagements». Le patron de l'AMEE rappelle également que le Maroc est un des rares pays «à respecter ses engagements pour arriver à l'accord de Paris dit de 1,5 degré».
Lire aussi : COP26: le roi a appelé à "un éveil de la conscience mondiale et à un engagement collectif responsable"
L'autre volet important concerne le Maroc et l'Afrique. Il a cité dans ce sens les actions menées par la fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement. «Notre pays a accompagné différents pays frères africains sur des projets liés à l'agriculture, à la sécurité alimentaire, à la transition énergétique et au développement durable», ajoute Saïd Mouline. Et de rappeler à l'Occident qu'il n'a pas tenu ses promesses en matière de financement.
«N'oublions pas que, lors de la COP15 à Copenhague, il y a eu un engagement des pays du Nord pour accompagner cette transition, cela n'a pas été respecté. Le financement de 100 milliards de dollars par an pour les pays du Sud n'a pas été au rendez-vous», rappelle Saïd Mouline. Il souligne que «le message royal à Glasgow a été bien reçu pour que le monde tienne ses engagements pour l'accompagnement financier des pays du Sud».
Lire aussi : Le président Tebboune officialise l'arrêt du Gazoduc Maghreb-Europe
A propose de la Taxe intérieure de consommation (TIC) sur les appareils électriques énergivores (taxe verte) que préconise le projet de loi des finances de 2022, le directeur général de l'agence a rappelé que ce concept existe dans plusieurs pays. «C'est-à-dire on encourage les gens à consommer et on décourage tout ce qui est énergivore, qui pollue ou qui coûte plus cher pour les citoyens», explique notre interlocuteur.
«L'efficacité énergétique est très importante et il faut une orientation. C'est l'esprit de cette taxe qui vise la réduction de la consommation de l'énergie et qui décourage tout ce qui est énergivore», a-t-il insisté. «N'achetez pas ce qui est moins cher, mais achetez ce qui ne consomme pas beaucoup, mais qui est énergétiquement efficace», a-t-il lancé.
Lire aussi : Sondage. Gazoduc Maghreb-Europe: l’Algérie, le nouveau Kadhafi de l’Afrique?
La taxe, à son début, n'est pas lourde, a-t-il estimé avant d'enchaîner avec la question du gaz algérien dont le flux via le Gazoduc Maghreb-Europe a été arrêté le 31 octobre 2021 par le régime d'Alger.
Saïd Mouline a déclaré que «le Maroc dispose de moyens suffisants pour combler la production d'électricité (12%) des stations électriques marocaines de Tahaddart et de Beni Mathar». «Cette rupture du contrat n'aura pas d'impact sur nous, parce que nous allons augmenter la production d'électricité via les deux stations de Mohammedia et Kénitra et l'importation de l'électricité via les connexions avec l'Espagne et le Portugal. Le Maroc dispose d'autres moyens pour aller au-delà de l’autosuffisance», a-t-il assuré.