Vidéo. Fiscalité: quand le secrétaire général des Finances charge publiquement les cliniques privées

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Prenant la parole hier, samedi 4 mai, lors des Assises de la fiscalité tenues à Skhirat, Zouhair Chorfi, secrétaire général du ministère de l'Economie et des finances, a lancé de vertes critiques à l’adresse des médecins et des cliniques du privé, ouvertement accusées de nombre de malversations.

Le 05/05/2019 à 16h05

Généralement discret, Zouhair Chorfi, secrétaire général du ministère de l’Economie et des finances, n’y est pas allé par quatre chemins en critiquant ouvertement les médecins et les cliniques privées.

S’adressant hier, samedi 4 juillet lors du deuxième jour des Assises de la fiscalité, au vice-président de l’Association nationale des cliniques privées, Hassan Afilal, il s'est fait dénonciateur.

«Est venu le moment où il faut se dire les choses avec responsabilité, d’arrêter de faire une chose et de dire son contraire et d’avoir un peu d’humilité et une dose d’autocritique. J’ai entendu une intervention ce matin qui m’a choqué. Au non du social, des représentants d’une profession, la médecine et les cliniques privées, se croient tout permis», a-t-il lancé, depuis sa tribune.

Face aux chiffres annoncés la veille par la profession, Chorfi a tenu à fermement réagir: «aujourd’hui, les données sont connues, profession par profession. Nous ne sommes dans des minorations de valeur de 10 ou de 20%. Quand nous sommes dans des minorations de 90%, [il y a] un problème. La nouvelle citoyenneté à laquelle nous voulons accéder, ce dont nous parlons aujourd’hui…On est là pour changer de posture et de comportement».

Puis, plus frontalement encore: «quand je vais dans une clinique et qu’on me dit qu’on n’accepte pas les chèques, qu’est ce que cela veut dire? Stop. Il est temps de dire que cela suffit. La corruption, ça suffit, le noir, ça suffit. Baraka. Et ce n’est pas qu’une affaire d’individus, c’est le rôle des associations et des ordres. La moralisation de la vie publique n’est pas qu’une affaire de l’Etat. Chacun doit balayer devant sa porte», a tancé le responsable ministériel.

Cette sortie (très remarquée) de Zouhair Chorfi n’a pas manqué de faire réagir les représentants du corps médical.

«Après ces dix minutes de gloire, je voudrais vous dire monsieur qu’il ne faut pas généraliser», a froidement rétorqué, séance tenante, Hassan Afilal. Certains, parmi ces représentants à ces troisièmes Assises de la fiscalité y ont même vu une diffamation et ont exigé des excuses.

A la fin de ce tumultueux panel, les esprits se sont calmés et l’ambiance s'est apaisée. Il reste à savoir si une nouvelle polémique ne vient pas de voir le jour. 

Par Youssef Bellarbi
Le 05/05/2019 à 16h05