Vidéo. Aït Taleb réclame une refonte profonde du système de santé publique au Maroc, voici ses arguments

"Il existe actuellement dans notre système de santé publique de nombreux dysfonctionnements qu'il faut obligatoirement résoudre afin de mieux réussir le pari de la généralisation de la protection sociale", a affirmé le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, lors de la séance des questions orales issue la Chambre des représentants.

 

Khaled Aït Taleb, en livrant des chiffres peu reluisants, a ainsi évoqué "l'insuffisance des réformes introduites jusqu'à présent". Il a cité notamment les manquements dans la formation des médecins (prévision ratée de 3.300 médecins à l'horizon de 2020), le dispositif de soutien médical Ramed, le plan de mise à niveau structurel 2016-2021 et le programme d'aide à la gestion du secteur de la santé (PAGSS).

 

"Nous constatons un manque permanent de ressources humaines, celles-ci s'élèvent actuellement à 95.566 personnes dont 32.522 médecins et 65.044 infirmiers", soit 1,7 médecin pour 1.000 habitants, un taux bien inférieur au seuil critique fixé par l'OMS de 2,5 médecins pour 1.000 habitants, a-t-il regretté.

 

Le budget du personnel soignant est quant à lui insuffisant puisqu'il ne représente que 30% de la totalité des ressources. Il a préconisé plusieurs solutions parmi lesquelles la création d'une fonction publique dédiée spécialement à la santé (modification de loi cadre 34.09), la formation renforcée du corps soignant, le recrutement intensif de médecins étrangers, ainsi que l'ouverture des capitaux aux secteurs de la médecine publique et privée.

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Dans le même ordre d'idées, il suggère l'élaboration d'une carte médicale régionale et l'augmentation des salaires au profit des soignants. "Il faut améliorer la gestion des hôpitaux, revoir les tarifications et encourager la contractualisation", a proposé Aït Taleb en considérant que la réforme est le moyen pour réussir l'initiative royale de la généralisation de la couverture sociale.

 

Dans la continuité du débat sur la lutte contre le Covid-19, le ministre délégué à l'Intérieur, Noureddine Boutayeb, a rappelé de son côté les mesures de prévention prises afin, selon lui, "de préserver la santé de la population, qui prime avant l'économie".

 

"Nous sommes conscients, a-t-il dit, des difficultés qu'endure la population avec le couvre-feu sanitaire nocturne". Il a évoqué les efforts entrepris contre le Covid-19, indiquant au passage que les services de police ont interpellé "entre juillet 2020 et avril 2021 environ 1,5 million de personnes pour violation des mesures de protection sanitaire", dont 280.000 ont été traduites devant la justice.