Viandes rouges: le plan du gouvernement pour stopper la hausse des prix

Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.

Revue de pressePour endiguer la hausse des prix sur les viandes rouges, le gouvernement a instauré une série de mesures: une subvention permanente des aliments pour le bétail, la suppression des droits d’importation et une modernisation progressive des structures d’abattage et des filières de distribution. Une revue de presse d’Al Akhbar et d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 26/05/2024 à 21h11

Pour freiner l’augmentation des prix des viandes rouges, le gouvernement a adopté un plan en plusieurs points, dont les subventions de l’aliment pour le bétail et la suppression des droits de douane à l’importation.

Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 27 mai, qui relaie les réponses à ce propos de Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, à des questions de députés au Parlement, le gouvernement compte continuer d’accorder des subventions permanentes aux éleveurs, pour leurs achats d’aliment pour le bétail.

Le ministre de l’Agriculture s’apprête ainsi à leur fournir une subvention équivalente à 6 millions de quintaux d’orge et à 3,2 millions de tonnes de fourrage composé.

L’importation de bétail pour l’abattage sera également ouverte sur toute l’année, avec une mesure phare d’ores et déjà entreprise: la suppression des droits de douane.

Le gouvernement a même décidé d’aller plus loin, en ouvrant de nouveaux marchés à l’importation, dont ceux de pays d’Amérique Latine.

Dans le même temps, a indiqué Mohammed Sadiki, un contrat-programme sera signé avec la filière de l’élevage pour la période 2021-2030, pour un montant global de 14,4 milliards de dirhams, comprenant une participation de l’État de l’ordre de 8 milliards de dirhams pour le développement de cette filière.

Cette mesure concrétise l’opérationnalisation de la stratégie Generation Green mise en œuvre par le ministère, qui prévoit d’améliorer la production de viandes rouges et de moderniser les structures d’abattage, ainsi que les réseaux de distribution.

Relayant les propos tenus par le ministre de l’Agriculture, Al Ahdath Al Maghribia fait état de perturbations, dernièrement notées, dans la fixation des prix des viandes rouges.

Ces prix sont en effet en hausse d’environ 20%, notamment à cause de l’augmentation des coûts de production, résultant principalement de la dégradation du couvert végétal des pâturages, de la rareté du fourrage et de la hausse du prix de l’aliment pour le bétail.

La résultante en est que, depuis la fin du mois sacré de Ramadan, explique le quotidien, les prix de la viande rouge sont montés en flèche, entre 100 et 110 dirhams pour la viande de veau, et entre 120 et 130 dirhams pour celle du mouton!

Et pour Al Akhbar, le contrat-programme que le ministère s’apprête à signer avec les professionnels de la filière des viandes rouges devrait permettre de porter la production annuelle à 850.000 tonnes de viande d’ici 2030.

Dans ses réponses aux questions écrites qui lui ont été adressées, Mohammed Sadiki a aussi bien voulu rappeler à l’attention des députés la mise à niveau et la modernisation de 120 abattoirs dans l’ensemble du Royaume, et a également évalué le poids moyen à l’abattage à un seuil de 270 kilogrammes pour les bœufs, et de 20 kg pour les moutons...

Al Akhbar se réfère aussi à une question orale d’une députée du parti du Mouvement populaire (MP, opposition), à laquelle le ministre de l’Agriculture a également répondu: ces mesures contribueront à réduire les coûts de production, et donc à finalement réussir à stabiliser les prix.

Citant des éleveurs professionnels, Al Ahdath Al Maghribia a expliqué que ces hausses de prix des viandes rouges étaient attendues car, leur fixation n’étant pas réglementée, ces prix obéissent aux lois de l’offre et de la demande.

Al Akhbar reprend à ce propos le président de l’Association nationale des chevillards, qui a affirmé que c’est principalement la hausse de la demande, entre autres facteurs, qui a contribué à cette drastique augmentation des prix. Le représentant de ces professionnels a par ailleurs précisé que cette hausse des prix était prévisible, et que son association avait déjà alerté les pouvoirs publics à ce sujet.

Par Amyne Asmlal
Le 26/05/2024 à 21h11