Terrorisme: nouvelles révélations sur la cellule de Tamaris

khalil Essalak

Revue de presseKiosque360. De par les objectifs ciblés, le matériel sophistiqué engrangé et le modus operandi planifié, la dangereuse cellule terroriste récemment démantelée à Tamaris est d’un genre tout à fait nouveau. Le BCIJ a expliqué ce lundi à la presse comment un bain de sang a été évité de justesse.

Le 29/10/2019 à 01h44

Abdelhak Khiam, le patron du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a donné, ce lundi à Salé, tous les détails du démantèlement, à l’aube du vendredi 25 octobre, d’une dangereuse cellule lors d’une opération des forces spéciales du BCIJ qui a été déclenchée simultanément à Casablanca, Ouezzane et Chefchaouen.

Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du mardi 29 octobre, Abdelhak Khiam a affirmé, devant un parterre de journalistes locaux et internationaux, qu’il s’agit-là de la plus dangereuse cellule démantelée ces dernières années au Maroc. En effet, les membres de cette cellule arrêtés (sept au total) lors de l’opération de vendredi matin à Dar Bouazza (Tamaris) s’apprêtaient à commettre «une opération imminente de grande envergure pour semer la psychose», selon les propos du directeur du BCIJ.

L’arsenal saisi, et exposé devant les médias par le BCIJ, en plus d’étendards et documents d’allégeance au «Calife» de Daech, ne laissent aucun doute sur les cibles stratégiques que la cellule terroriste allait attaquer. En plus d’armes à feu (fusils et pistolets automatiques), armes blanches et autres explosifs, la cellule, qui projetait d’instaurer durablement la «Wilayat El Maghrib El Islami» dans le nord du Maroc, était également dotée de matériel de plongée sous-marine. Une première qui montre clairement que cette cellule de Daech visait en priorité les ports sis entre Casablanca et les villes du nord, et donc un secteur stratégique de l’économie du royaume qu’elle allait harceler à partir des «planques et maquis dont l’installation était prévue dans tout le nord du Maroc», ajoute le journal.

Pour sa part, le quotidien Assabah s’est attardé sur le «fugitif syrien», toujours recherché selon Khiam, et qui serait encore présent au Maroc où il a servi d’intermédiaire entre l’organisation terroriste de Daech au Sahel et la cellule de Tamaris. C’est ce Syrien qui aurait également livré les armes et produits chimiques servant à confectionner les explosifs, sachant que le chef de la cellule de Tamaris a tenté en vain de regagner la Syrie, selon Khiam, avant de se rabatttre sur les réseaux sociaux pour communiquer avec Daech et lui demander de fournir la logistique en vue de mener des opérations terroristes au Maroc.

Pour sa part, Boubker Sabik, responsable de communication au sein du pôle DGSN-DGST, a expliqué, selon Al Ahdath et Assabah, lors d’une émission télévisée samedi dernier, qu’avec le démantèlement de la cellule de Tamaris, on assiste à un changement radical de stratégie chez les terroristes. Il le résume ainsi: redéploiement vers les zones rurales ou péri-urbaines éloignées, ciblages d’objectifs maritimes et acheminement de l’aide logistique en provenance de l’étranger. En fait, le macabre crime terroriste d’Imlil puis le démantèlement de la cellule (rurale) dite d’Al Haouz ont permis au pôle DGSN-DGST d’anticiper le passage à l’acte de la cellule de Tamaris, dans la banlieue sud de Casablanca.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 29/10/2019 à 01h44