Terrorisme: la cellule des «revenants» montait un plan terroriste au sein d'une prison

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Revue de presseKiosque360. Les premiers éléments de l’enquête sur la cellule des «revenants», démantelée mercredi 10 février, révèlent que son plan terroriste avait été, en grande partie, monté à l’intérieur de la prison.

Le 11/02/2016 à 22h37

Les prisons marocaines sont-elles devenues des fabriques de jihadistes? En tout cas, les premiers éléments de l’enquête sur la cellule terroriste des «revenants», démantelée mercredi 10 février par le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), révèlent que les suspects, qui étaient entrés en contact en prison, y avaient monté leur projet terroriste.

Akhbar Al Yaoum, qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 12 février, indique que les quatre membres de la cellule, originaires de Tétouan, Meknès, Martil et Agouraï, sont d'anciens détenus, interpellés en vertu de la loi antiterroriste. Pendant qu'ils purgeaient leurs peines, les mis en cause ont pu faire connaissance, planifier leurs actes criminels et, une fois dehors, se regrouper pour passer à l’acte. Et le journal de s’interroger sur les mesures prises pour garder sous surveillance les réseaux appartenant à Daech, en particulier à l’intérieur des centres pénitenciers.

Le journal indique que le suspect originaire de Tétouan, un nommé Mohcine, serait le cerveau de ce réseau terroriste. Le mis en cause avait déjà passé deux ans dans les camps syro-irakiens en tant que combattant de Daech. De retour au pays, le «revenant» a été appréhendé par la police marocaine et a été écroué dans le cadre de la loi antiterroriste. A l’intérieur du centre pénitencier, il réussira à embrigader les autres membres de la cellule.

Abderrahim El Ghazali, porte-parole du Comité de défense des détenus salafistes, attire l’attention sur un point inquiétant: malgré leur très jeune âge, les suspects, déjà condamnés pour des actes de terrorisme, récidivent. Et le quotidien de se poser, donc, la question de savoir si «les peines infligées à cette nouvelle génération de détenus extrémistes sont efficaces».

Mohamed Benissa, président de l'Observatoire des Droits de l'Homme pour la région du Nord, abonde dans le même sens: «Les dernières arrestations confirment que les anciens combattants de "l’Etat islamique" qui retournent au bercail représentent un véritable danger pour le pays. D’ailleurs, les services de sécurité doivent être vigilants avec les repentis, car cela peut n'être qu'une stratégie pour se faire oublier et revenir à la charge par la suite», explique-t-il.

Par Ahmed Adoua
Le 11/02/2016 à 22h37