L’instruction est signée des mains de Mohammed ben Salmane, le Prince héritier et homme fort du Royaume d’Arabie saoudite, et elle vaut loi à appliquer dans toutes les administrations et services publics et privés du plus important pays arabe et musulman. Elle stipule le bannissement pur et simple de toute utilisation de l’appellation «Sahara occidental» pour désigner les provinces Sud du Maroc et toute exploitation de la carte du Maroc tronquée de son Sahara ou comportant des pointillés démarquant les deux espaces du même et unique pays.
Si la mesure est adoptée depuis 5 ans déjà, elle vient d’être reformulée et généralisée par le directeur du Cabinet royal saoudien, Fahd ben Mohamed Al-Essa, qui en a instruit tous les ministères et services publics de l’État saoudien. Ceux-ci sont tenus de transmettre la directive à tous leurs départements internes et externes, lit-on dans le texte de la décision dont Le360 détient copie.
On apprend, à titre d’exemple, que le ministère saoudien de l’Education a généralisé la mesure au niveau de toutes les écoles et universités et de tous les centres de formation de l’Arabie saoudite. Parmi eux, la prestigieuse King Saud University de Riyad, qui a étendu la mesure à ses facultés, ses centres de recherches et ses grandes écoles.
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Si elle le mérite de la clarté, la décision n’a rien d’étonnant venant d’un pays qui fait office de référence sur les plans tant politique et économique que religieux dans le monde arabe et musulman. L’Arabie saoudite s’est toujours placée du côte de la légalité et, donc, du Maroc dans la défense de son intégrité territoriale et de sa souveraineté sur son Sahara.
Pas plus loin qu’en octobre dernier, et intervenant devant la 4ème commission de l’Assemblée générale de l’ONU, le représentant de l’Arabie saoudite, Hassan Ben Mohammed Al Amri, soulignait que son pays «réaffirme l’appui à l’initiative d’autonomie au Sahara marocain dans le cadre de la souveraineté du Maroc et de son intégrité territoriale, en tant que solution conforme au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU». Le diplomate saoudien avait en outre indiqué que son pays rejetait toute atteinte aux intérêts suprêmes du Royaume du Maroc, ainsi qu’à son intégrité territoriale et sa souveraineté nationale.
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On s’en souvient également: alors qu’un sommet Ligue arabe-Union africaine devait se tenir le 11 novembre dernier à Riyad, l’Arabie saoudite a décidé son report sine die. En toile de fond, l’insistance de l’Afrique du Sud et de l’Algérie pour y faire inviter des représentants de la pseudo-RASD, que la Ligue arabe ne reconnaît pourtant pas. À l’arrivée, encore un précieux rendez-vous manqué, nuisant aux intérêts et au développement du continent africain.
En lieu et place, Mohammed ben Salmane avait présidé deux autres sommets, l’un arabe et l’autre islamique, ainsi qu’un sommet saoudo-africain, excluant l’Union africaine où la présence de la pseudo-RASD est à l’évidence devenue trop encombrante.
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Organisé le vendredi 10 novembre 2023 à Riyad, le Sommet saoudo-africain a tenu toutes ses promesses. À commencer par celle de royalement ignorer toute référence à l’autoproclamée RASD, puisque dans son discours inaugural, Mohammed ben Salmane avait bien précisé que l’Afrique comptait 54 pays, à l’exclusion, donc, de l’entité fantoche.
Les représentants de l’UA, tous présents à ce sommet, n’ont pas jugé utile de corriger l’homme fort de Riyad, conscients que le 55ème membre de l’Union africaine est une anomalie et une erreur qu’il faudrait rectifier pour le bon fonctionnement de l’institution panafricaine.