Sécurité: comment le Maroc est devenu une référence dans la lutte antiterroriste

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Revue de presseKiosque360. Entre l’action du BCIJ depuis 2015, le déploiement des brigades «Hadar» et le renforcement du dispositif sécuritaire dans ses hôtels et autres établissements touristiques, le Maroc est cité comme modèle dans la lutte antiterroriste.

Le 08/07/2016 à 23h06

L’efficacité du Maroc dans la lutte antiterroriste est telle que le pays est devenu une référence dans le domaine. Les autorités ne manquent d’ailleurs pas l’occasion de mettre en avant l’argument de la stabilité du royaume pour rassurer les touristes, rapporte l’hebdomadaire francophone Jeune Afrique dans sa dernière édition.

Ainsi, dans une ville comme Marrakech, on peut faire ses emplettes dans les souks en toute sécurité, se balader tranquillement dans les dédales de la médina et s’attabler devant un bon verre de thé à la menthe au café-restaurant Argana sans se douter que ce même établissement a été le théâtre d’un attentant terroriste en avril 2011.

Depuis, l'établissement a été remis à neuf et ceux qui ont été informés de ce drame ne manquent jamais d’y faire un détour, par solidarité, lors de leur passage à Marrakech. Les autres clients ne se doutent même pas de ce qui a pu s’y passer. Argana, tout comme des milliers d’établissements touristiques de la ville et d'ailleurs au Maroc, continue de recevoir les touristes de tous les pays le plus normalement du monde. La preuve que le Maroc, qui a été plusieurs fois frappé par le terrorisme, a pu s’en sortir, plus fort et plus déterminé.

Cela dit, l’œil averti du touriste lambda peut remarquer, non sans une note de satisfaction et un sentiment de sécurité, la présence régulière, dans le cadre de ses rondes, de la brigade «Hadar» (Attention!). Ces brigades formées de trois hommes, deux militaires et un agent de police armés de fusils d’assaut, ont été déployées un peu partout dans toutes les zones sensibles des principales villes du pays, et particulièrement dans les sites touristiques les plus importants.

Il faut dire que ce sentiment de sécurité ambiant que relèvent tous les touristes et visiteurs qui se sont rendus dernièrement au Maroc, un pays situé au cœur d’une région d’instabilité, est le résultat d’une collaboration étroite entre les services de sécurité et les professionnels du tourisme.

Caméras de surveillance

En effet, depuis octobre 2015, tous les établissements hôteliers du pays sont équipés de caméras de surveillance et de portiques de détection de métaux. Autre mesure sécuritaire devenue obligatoire: la présence de vigiles formés pour repérer tout geste suspect.

Dans le même temps, les forces de sécurité doublent de vigilance surtout à Marrakech, ville touristique de renommée mondiale et véritable vitrine du Maroc en la matière. En ce but, «on recense désormais plus de trois cents agents en civil de la police touristique qui sécurisent la médina de Marrakech. Et puis les renseignements généraux marocains sont d’une efficacité redoutable», affirme un opérateur touristique français installé dans la ville, cité par l’hebdomadaire.

Des agents équipés et entraînés

Et ce n’est pas tout! Au-delà de tout ce dispositif sécuritaire déjà mis en place, «des agents équipés et entraînés pour garantir des interventions professionnelles efficaces et dans les meilleurs délais sont venus en renfort pour la haute saison estivale. Ils proviennent d’unités classiques, mobiles et de secours pour veiller à la quiétude des touristes», affirme, pour sa part, une source du ministère de l’Intérieur, également citée par le magazine.

Malgré cela, le Maroc ne peut pas échapper à la tendance générale et subit actuellement les répercussions de la mauvaise situation sécuritaire dans les destinations similaires. Cela s’est traduit par un léger ralentissement des arrivées de touristes ces dernières années. Ainsi, et «entre janvier et avril 2016, ces arrivées se sont peu ou prou maintenues, avec une légère baisse, de 0,8 %, par rapport à la même période de 2015 », comme le précise au même magazine le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad.

Globalement, affirme le ministre, «le Maroc a pris des mesures de protection du territoire fortes afin d’agir en amont sur toutes les menaces. Nous représentons un modèle en matière de lutte contre le terrorisme. Pour preuve, le nombre de cellules démantelées par le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), mais aussi l’évolution de l’arsenal juridique du royaume, sans oublier la coopération avec de nombreux pays européens dans ce domaine».

Le religieux aussi

Par ailleurs, l’action en matière de lutte contre le terrorisme s’est révélée concluante. En effet, le bilan des actions préventives de lutte contre le terrorisme est parlant : entre 2012 et 2015, pas moins de 119 attentats à l’explosif ont été déjoués grâce au démantèlement de 132 structures terroristes et à l’arrestation de 2.720 personnes. Depuis 2015, le BCIJ a été mis en place pour renforcer le dispositif sécuritaire. Depuis, pas un seul mois ne passe sans que le ministère de l’Intérieur n’annonce le démantèlement de présumées cellules terroristes ou la neutralisation d’éléments potentiellement dangereux.

L’Etat marocain en est conscient:la lutte contre le terrorisme ne peut être réduite au seul aspect sécuritaire. La stratégie marocaine mise en place depuis des années en la matière s’étend d’ailleurs à l’aspect social, notamment par la lutte contre la précarité et l’exclusion, et religieux par la promotion d’un islam vrai, tolérant et ouvert. Ce qui fait dire à Abderrafie Zouiten, directeur général de l’Office national marocain de tourisme que «le meilleur atout du Maroc reste néanmoins son islam tolérant qui sert de modèle, que ce soit en Afrique ou en Europe. Il n’y a qu’à voir les sollicitations dont fait l’objet le royaume de la part de pays européens ou africains pour la formation des imams». Récemment, rapporte le magazine, même la Suède a sollicité l’aide du Maroc pour former ses imams.

Par Amyne Asmlal
Le 08/07/2016 à 23h06