Sahara: faut-il dissoudre l’Association marocaine des droits humains?

Aziz Ghali, président de l'Association marocaine des droits humains (AMDH).

Revue de presseLa récente sortie du président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), Aziz Ghali, dans laquelle il exprime ouvertement son opposition à la marocanité du Sahara, relève d’une position politique sans lien avec la défense des droits de l’Homme. Il apparaît désormais évident que l’AMDH s’est transformée en association politique qui, en tant que telle, pourrait risquer la dissolution pour violations répétées de la Constitution marocaine et atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 17/12/2024 à 21h34

De nombreuses organisations marocaines des droits de l’Homme, des acteurs de la société civile et diverses personnalités politiques ont vivement critiqué les récentes déclarations du président de l’AMDH concernant le Sahara marocain. Sur les réseaux sociaux, une vague de colère s’est propagée parmi les Marocains.

Dans son édition du mercredi 18 décembre, le quotidien arabophone Assabah rapporte avoir reçu de multiples articles et messages appelant les autorités judiciaires marocaines à engager immédiatement une action en justice contre l’AMDH en vue de sa dissolution pure et simple, en raison de son atteinte à la cause nationale primordiale des Marocains, celle de l’intégrité territoriale.

Cette dissolution semble d’autant plus légitime que l’AMDH, en plus d’avoir enfreint les dispositions de la Constitution marocaine interdisant toute atteinte à l’intégrité territoriale et à l’unité du Royaume, bénéficie de financements étrangers. Elle reçoit des fonds d’organisations européennes, notamment celles indirectement financées par les services de renseignement militaires algériens à travers leurs relais en Europe.

En effet, la déclaration du président de l’AMDH semble refléter une nostalgie de l’ère de la guerre froide des années 1970, marquée par les idéologies prônées dans la région par les colonels Houari Boumediene et Mouammar Kadhafi, et relayées ensuite par les généraux algériens Mohamed Mediène, dit Toufik, et Khalid Nezzar, responsables de la décennie noire en Algérie.

Aujourd’hui, cette logique est reprise par le général-ministre Said Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne. Ces idéologies visaient, par la violence, à instaurer des régimes militaires dictatoriaux sous prétexte de défendre des «causes justes». Ces régimes ont, pour la plupart, disparu, comme en témoigne la chute récente de la dynastie el-Assad en Syrie, survenue le 8 décembre dernier, et, selon Assabah, le régime militaire algérien pourrait être le prochain sur la liste.

Pour démontrer que l’AMDH n’a jamais été une véritable association de défense des droits de l’Homme, mais plutôt une structure politique, Assabah retrace l’histoire de cette organisation depuis sa création.

Fondée en 1979 par des militants de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), l’AMDH avait confié sa présidence à Ali Oumlil. Cependant, les divisions internes au sein de l’USFP ont conduit à la création d’un nouveau parti, le Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS), qui a fini par prendre le contrôle de l’AMDH, forçant les militants de l’USFP à s’en retirer.

En 1989, une nouvelle association des droits de l’Homme a vu le jour sous l’impulsion de l’USFP et de son leader Abderrahim Bouabid, avec le soutien d’autres partis de gauche. Cette association, confiée à des personnalités indépendantes comme Omar Azziman, Mehdi Elmandjra et Fatima El Mernissi, visait à séparer clairement les droits de l’Homme de la politique.

Par la suite, l’AMDH a échappé au contrôle du PADS, supplanté par les militants d’Annahj Eddimocrati (extrême gauche), qui ont imposé leur hégémonie et leur idéologie marxiste-léniniste à l’association. Cependant, Annahj Eddimocrati ne reconnaît pas la marocanité du Sahara, une position qui a influencé les activités de l’AMDH. Celle-ci, adoptant une vision biaisée, a pris un parti pris flagrant en faveur des adversaires du Maroc, comme l’illustre sa défense des auteurs des crimes de Gdim Izik, tout en refusant d’entendre les familles des victimes de ces actes barbares.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 17/12/2024 à 21h34