Lors de l’ouverture de la session du Conseil supérieur de l’Éducation, de la formation et de la recherche scientifique, Rahma Bourkia a exposé les «écueils structurels» qui entravent l’aboutissement de la réforme éducative.
Elle a insisté sur l’impérieuse nécessité «d’activer des mécanismes opérationnels» pour accélérer cette transition, en s’appuyant sur la loi-cadre, pilier normatif du processus, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 2 mai.
Parmi les défis majeurs identifiés par Bourkia figurent en tête le redoublement et le décrochage scolaire, phénomènes qui excluent une frange importante de jeunes de l’acquisition des compétences fondamentales. Un paradoxe, souligne-t-elle, au regard de l’excellence reconnue des lauréats marocains sur la scène internationale. «La déscolarisation nourrit un cercle vicieux d’analphabétisme, de précarité matérielle et intellectuelle, entravant toute ascension sociale», a-t-elle déploré.
Par ailleurs, Bourkia a mis en lumière l’impact perturbant des avancées technologiques — neurosciences, intelligence artificielle — sur les méthodes pédagogiques. Si ces progrès ouvrent des perspectives innovantes, ils imposent aussi de repenser les contenus éducatifs et de forger une «citoyenneté numérique», garante d’un usage éthique et responsable des outils virtuels, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
«Les jeunes ont plongé dans le monde virtuel sans boussole normative», a-t-elle relevé, soulignant l’urgence pour l’école de combler ce vide en intégrant une éducation au numérique, afin d’éviter les dérives tout en capitalisant sur ses potentialités.
Enfin, elle a reconnu que la révolution numérique, survenue en pleine refonte du système éducatif, a exacerbé les défis. Pour elle, l’enjeu réside désormais dans la transformation de l’école en un levier d’émancipation adapté aux réalités du XXIème siècle.