La visite avait été annoncée depuis Rabat par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. C’était mardi 29 octobre dernier lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue marocain Nasser Bourita. Sitôt dit, sitôt fait. C’est ainsi que l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, entame ce lundi un déplacement officiel dans les provinces du Sud, notamment à Laâyoune et Dakhla. La visite du chef de la mission diplomatique française s’étalera sur trois jours.
Elle intervient, indique l’ambassade de France dans une note, «conformément aux positions exprimées par la France et le président de la République, Emmanuel Macron, y compris lors de sa récente visite d’État au Royaume du Maroc». Ces positions ne sont autres que l’appui franc et officiel de la France à la marocanité du Sahara et son soutien à l’effort de développement que le Royaume mène dans ses provinces du Sud.
Au programme, des rencontres avec les acteurs politiques, économiques et sociaux de la zone sud du Royaume, des présentations des stratégies et programmes de développement en cours et des visites de terrain, notamment à l’Université Mohammed VI polytechnique de Laâyoune, au port Dakhla Atlantique en cours de réalisation et au projet de station de dessalement de la ville, mené en collaboration avec le géant français Engie.
«En parallèle à ce déplacement, la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) organise des Journées économiques dans les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab, auxquelles participeront une cinquantaine de chefs d’entreprises et décideurs économiques marocains et français», précise l’ambassade de France.
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Première du genre d’un ambassadeur de France au Maroc, cette visite est la deuxième d’un chef de mission diplomatique d’une grande puissance mondiale, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, après celle de l’ancien ambassadeur des États-Unis à Rabat, David T. Fischer, alors en fonction, à Dakhla. Nous sommes le 10 janvier 2001. L’ambassadeur Fischer a été le premier ambassadeur américain à visiter le Sahara marocain. C’était quelques semaines après la proclamation par l’ancien, et désormais nouveau, président des États-Unis, Donald Trump, de la reconnaissance par son pays de la marocanité du Sahara, un certain 10 décembre 2020.
Dans son message de félicitation adressé mercredi 6 novembre dernier au nouveau président élu de la première puissance mondiale, le roi Mohammed VI a d’ailleurs rappelé que c’est lors du premier mandat de Donald Trump que les États-Unis «ont reconnu la pleine et entière souveraineté du Royaume du Maroc sur l’ensemble de son Sahara». «Un acte mémorable dont le peuple marocain sera à jamais reconnaissant», a écrit le Souverain.
De la même manière, la visite au Sahara de Christophe Lecourtier intervient après l’appui officiel apporté par la France à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Dans un message adressé au roi Mohammed VI, le président français, Emmanuel Macron, annonçait officiellement au Souverain qu’il «considère que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine», indiquait le 30 juillet 2024, la veille de la fête du Trône, le Cabinet royal dans un communiqué.
Lors de sa récente visite au Royaume, le président Macron a réitéré cet appui, notamment dans son discours devant le Parlement, le mardi 29 octobre dernier.
C’est d’ailleurs dans le cadre de cette visite présidentielle que le déplacement de l’ambassadeur au Sahara a été annoncé par le chef de la diplomatie française.
Jean-Noël Barrot avait également souligné que «la France entend accroître sa présence consulaire et culturelle dans le Sahara marocain en vue de la création d’un bureau de l’Alliance française», et que son pays entendait «développer le partenariat maroco-français sur l’ensemble du territoire du Royaume, y compris dans le Sahara». «Les entreprises françaises accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements, d’initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales», avait-il souligné. Ce jour-là, la carte du Maroc avait été actualisée sur le site du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères pour y intégrer les provinces méridionales du Royaume.