C’est un coup dur que vient d’encaisser le Polisario, puisque c’est de l’intérieur même des camps de Tindouf que des voix s’élèvent pour demander à l’ONU de superviser un dialogue direct entre le Maroc et l’Algérie, en vue de trouver une solution définitive au conflit du Sahara, qui n’a que trop duré.
Dans son édition de ce lundi 3 décembre, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que la branche dissidente du Polisario, dite «Khat Echahid», vient d’adresser une missive au secrétaire général de l’ONU, à son envoyé spécial au Sahara et aux membres du Conseil de sécurité, et ce à la veille de la table ronde prévue à Genève à partir de ce 5 décembre entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario.
Cette lettre assène deux vérités sans équivoque. La première, c’est que le «dialogue de Genève doit être initié entre le Maroc et l’Algérie, seuls à même de s’accorder sur une solution définitive au conflit du Sahara». La seconde vérité, qui découle logiquement de la première, c’est que le Polisario n’a aucune once de légitimité pour parler au nom des populations des camps de Tindouf. Pour s’en convaincre, «Khat Echahid» demande à l’ONU d’envoyer des «observateurs indépendants dans les camps des réfugiés sahraouis pour constater sur place que le Polisario ne représente ni tous les Sahraouis des camps, ni ceux d’ailleurs».
Revendiquant le droit de faire entendre leur voix, les dirigeants séparatistes de «Khat Achahid», qui reprochent au Polisario de vouloir éterniser le statu quo actuel, ont exigé, à l’issue d’une réunion tenue ce dimanche 2 décembre à Zouk, qu’il leur soit permis, en tant qu’«opposition interne au Polisario», de participer à la table ronde de Genève.
Pour sa part, le quotidien Assabah du 3 décembre écrit que les regards des populations de Tindouf sont loin d’être tournés vers Genève. C’est que ces pauvres hères sont lasses de la propagande du Polisario qui n’en finit pas, comme à cette occasion des pourparlers sous égide onusienne, de leur promettre monts et merveilles.
La survie au quotidien est la seule préoccupation pressante des jeunes Sahraouis de Tindouf, qui connaissent ces derniers temps un «enfermement implacable». En effet, pris en tenailles entre les tracasseries des autorités algériennes, les exactions des milices du Polisario et la quasi-fermeture des frontières commerciales avec la Mauritanie, les populations de Tindouf ne veulent qu’une seule chose: qu’on mette fin à leur «éternel» calvaire, en les libérant des griffes du Polisario.