Nouveau revers pour la junte militaire au pouvoir à Alger. Le sommet de la Ligue Arabe auquel l’Algérie avait appelé n’aura pas lieu en mars prochain comme programmé. Il a été reporté à une date ultérieure ce qui, d’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans son édition du lundi 24 janvier, confirme encore une fois l’isolement de l’Algérie dans sa région. Le régime algérien a bien essayé de maintenir ce rendez-vous crucial pour lui et tenté de décrocher la promesse d’une forte participation au haut niveau des membres de la Ligue, sans résultat.
Il faut dire que, souligne le quotidien, depuis le début, le régime militaire en place à Alger a essayé d’imposer son propre agenda à cette réunion. Mais l’Organisation de la Ligue Arabe en a décidé autrement. L’Algérie a, en effet, tenté d’imposer ses conditions et certains dossiers à l’ordre du jour de cette réunion. Elle voulait, entre autres, exclure le Maroc et imposer la participation de la Syrie à cette réunion et donc le retour de ce pays à l’Organisation, affirme le quotidien en citant des sources bien informées.
Selon Hossam Zaki, secrétaire général adjoint de la Ligue Arabe cité par le quotidien, aucune autre date n’a été fixée, à ce jour, pour le Sommet. De retour d’une visite à Alger, il affirme qu'il n'aura pas lieu avant le mois de Ramadan qui débute, en principe, en avril. Le Sommet ne devrait donc pas se tenir avant fin mai, ou même en juin. De toutes les manières, souligne ce responsable, la date du Sommet doit faire l’objet d’une concertation entre les pays membres, afin de garantir la participation du plus grand nombre de chefs d’Etat arabes.
Selon le quotidien, c’est le président algérien, Abdelmajid Tebboune, qui avait lui-même annoncé que le Sommet de la Ligue Arabe se tiendrait en mars à Alger. Peu après cette annonce, et à trois mois de la date avancée, rappelle le quotidien, la Ligue des Etats arabes a adressé une note à tous les organes et organisations qui lui sont affidés, recommandant l'adoption d'une carte unifiée de tous les événements qu'ils organisent, en joignant une carte des pays arabes comprenant la carte complète du Maroc. La Ligue Arabe a exigé le respect total de cette note.
Interrogé par le quotidien sur la question, Mohamed Zineddine, professeur à l’Université Hassan II, estime que l’Algérie est désormais isolée dans son environnement régional en raison de ses décisions à la fois insensées et irresponsables. Ce pays a exprimé, à la veille du Sommet arabe, des positions hostiles envers le Maroc, ce à quoi les pays du Golfe ont répondu par un soutien ferme à la marocanité du Sahara. D'autant, souligne le professeur universitaire, que l’Algérie tente d’imposer ses propres problèmes et son agenda politique au Sommet de la Ligue Arabe alors que cette réunion est, en principe, consacrée à l’examen des défis et problèmes qui concernent toute la région.
Il est clair, conclut cet universitaire, que les positions changeantes et lunatiques de l’Algérie ne servent pas l’intérêt de la communauté des Etats arabes, surtout en ces circonstances particulières qui touchent toute la région. Le fait est que le report de ce Sommet, sur lequel compte le régime algérien pour faire passer ses positions, aura rendu vains les déplacements effectués par son ministre des Affaires étrangères dans les différents pays du Golfe. Les pays arabes auront finalement compris les motifs qui poussent l’Algérie à vouloir absolument accueillir ce Sommet et ont réagi en conséquence.