Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a publié une circulaire relative à la mise en œuvre de la feuille de route pour l’exécution de la politique gouvernementale en matière d’emploi.
Dans cette circulaire, écrit le quotidien Al Ahdth Al Maghribia dans son édition du vendredi 28 février, Akhannouch a précisé que le gouvernement a fixé des objectifs à court et moyen terme, visant à ramener le taux de chômage à 9 % et à créer 1,45 million d’emplois supplémentaires d’ici 2030, «à condition que les précipitations reviennent à des niveaux normaux».
La circulaire révèle que le gouvernement a alloué, à travers la loi de finances 2025, une enveloppe budgétaire supplémentaire de 15 milliards de dirhams. Sur ce montant, 12 milliards de dirhams sont dédiés à la stimulation de l’investissement via la poursuite de la mise en œuvre du système de soutien prévu par la Charte de l’investissement, qui place la création d’emplois au cœur de ses priorités. Un milliard de dirhams est destiné au maintien des postes d’emploi en milieu rural, tandis que 2 milliards de dirhams sont alloués à l’amélioration de l’efficacité des programmes de promotion de l’emploi, garantissant ainsi l’atteinte des objectifs fixés par la politique gouvernementale dans ce domaine.
La circulaire précise que la feuille de route vise à inverser la tendance haussière du chômage et à le réduire de manière significative, en mettant en œuvre huit initiatives destinées à stimuler la création de nouveaux emplois et à lutter contre la perte des emplois existants.
«La première initiative consiste à encourager l’investissement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) en stimulant la création de valeur et la génération d’emplois à travers l’application des dispositions de la Charte de l’investissement. Cela inclut notamment la mise en place d’un système de soutien aux projets d’investissement dont la valeur varie entre 1 et 50 millions de dirhams. L’initiative prévoit également un appui aux TPME pour améliorer leur accès aux systèmes de soutien, renforcer leur efficacité managériale et opérationnelle, et faciliter leur accès aux marchés publics et aux exportations», lit-on.
La deuxième initiative vise à renforcer les politiques actives d’emploi et à généraliser le système d’apprentissage professionnel. L’objectif est de rendre ces politiques plus inclusives en les élargissant aux personnes non diplômées, tout en intégrant progressivement l’apprentissage professionnel dans tous les secteurs. Cette mesure devrait favoriser l’employabilité des primo-demandeurs d’emploi et développer leurs compétences entrepreneuriales, avec la perspective de créer 422.500 emplois d’ici 2025.
Quant à la troisième initiative, elle se concentre sur la réduction de la perte d’emplois dans le secteur agricole. À cet effet, la circulaire appelle le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts à élaborer et mettre en œuvre un programme visant à identifier et à soutenir les projets créateurs d’emplois en milieu rural, en particulier dans les zones les plus touchées par la sécheresse. Elle prévoit également le lancement d’une plateforme numérique pour coordonner l’offre et la demande de main-d’œuvre agricole.
«La quatrième initiative concerne l’intégration des politiques actives d’emploi dans un programme unifié, afin d’optimiser l’utilisation des ressources publiques. Ce programme regroupera les dispositifs les plus efficaces, avec l’ambition d’augmenter le nombre de bénéficiaires à un niveau compris entre 400.000 et 500.000 personnes par an», lit-on encore.
De son côté, la cinquième initiative vise à renforcer les missions et les rôles de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) pour accélérer l’accès à l’emploi. Elle prévoit la mise en place d’un parcours intégré d’accompagnement à l’emploi, débutant dès l’éducation et visant à mieux orienter et encadrer les chercheurs d’emploi.
La sixième initiative vise à lever les obstacles empêchant les femmes d’accéder au marché du travail, sachant que leur nombre est estimé à environ 700 000. Parmi les mesures prévues, on trouve l’amélioration des conditions de travail des femmes, notamment à travers le développement du transport adapté aux travailleuses et l’extension du réseau d’éclairage public dans les zones semi-urbaines. Une attention particulière sera également portée à l’augmentation du nombre de crèches et d’établissements d’éducation préscolaire, en partenariat avec le tissu associatif, en vue d’une future réforme du cadre réglementaire encadrant les structures d’accueil pour enfants de mères travailleuses.
La septième initiative vise à lutter contre le décrochage scolaire en réduisant le nombre d’élèves quittant prématurément l’école, qui devrait passer de 295.000 en 2024 à 200.000 en 2026. Enfin, la huitième initiative porte sur l’amélioration du système de formation, avec un alignement des cursus de formation sur les besoins et attentes du marché du travail.
Pour garantir la réussite de la mise en œuvre de cette feuille de route, un nouveau système de gouvernance a été instauré, avec la création d’un comité ministériel de l’emploi chargé de suivre l’exécution des différentes initiatives, d’évaluer leur impact sur les indicateurs de l’emploi, d’identifier les éventuelles difficultés et de proposer des solutions adaptées. Une unité spécialisée dans la collecte et l’analyse des données relatives à l’emploi sera également mise en place, afin de fournir des informations précises permettant de prendre des décisions éclairées et d’optimiser l’efficacité des politiques publiques dans ce domaine.
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