Le joueur algérien du Raja, Yousri Bouzok, a refusé de porter un maillot floqué de la carte intégrale du royaume, arguant être venu au Maroc pour jouer au football loin des terrains de la politique. Du coup, Bouzok est devenu un héros national en Algérie. grâce à la bêtise des dirigeants du Raja qui ont évoqué une cause nationale pour masquer les mauvais résultats du club. Finalement, les deux parties ont trouvé un terrain d’entente pour permettre au joueur algérien de quitter le club avant le mercato d’hiver, à condition qu’il renonce à ses indemnités en salaires et ses primes, rapporte Al Akhbar du week-end (21 et 22 décembre). Plébiscité en Algérie comme s’il avait conquis le monde, il a été sollicité par plusieurs clubs locaux qui se sont «portés volontaires» pour racheter le reliquat du contrat d’un joueur qui, selon les médias algériens, a «déjoué le complot».
Le Raja a toujours recruté des joueurs et des entraineurs algériens. Mais aucun d’entre eux n’avait autant alimenté la presse à sensation. Ce qu’ignorent les médias à la botte du régime militaire, c’est que le club algérien de Bel Abbès avait engagé de nombreux footballeurs marocains, dont le plus connu est la perle noire, Larbi Benbarek. Ce dernier aurait été, selon des récits algériens, chargé par la résistance marocaine de remettre un pistolet à un résistant algérien qui jouait avec ce club, relaie Al Akhbar. Quand le Maroc avait accueilli l’équipe de football du FLN (Front de libération nationale) en dépit des sanctions de la FIFA, le grand-père du journaliste Hafid Derraji était un serviteur soumis au colonisateur français dans la région de Beni Slimane.
Les dirigeants du Raja devraient faire profil bas après avoir transformé, bêtement, un salarié en héros national. Un accueil officiel lui sera réservé en Algérie où il sera reçu par le président Tebboune qui le décorera de la médaille d’honneur pour son «acte de bravoure chez l’ennemi». Le quotidien Assabah, qui traite le même sujet dans son édition du week-end, révèle que Bouzok a confié à la direction du Raja avoir été contraint de quitter le club en raison de graves menaces reçues de la part des caporaux d’Alger. Il devait rejoindre le club du Moulloudia d’Alger qui tient à le recruter en profitant des menaces proférées par les dirigeants algériens contre sa mère et sa famille.