L’Égypte et le Maroc demandent un cessez-le-feu urgent à Gaza et l’entrée immédiate de l’aide humanitaire

Badr Abdelatty (g), ministre des Affaires étrangères d'Égypte et son homologue marocain Nasser Bourita, à Rabat le 28 mai 2025. (Y.Mannan/Le360)

Le 28/05/2025 à 19h09

VidéoL’Égypte a réaffirmé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, actuellement en visite à Rabat, sa coordination étroite avec le Maroc pour mettre fin aux agressions israéliennes contre les civils palestiniens désarmés. Les deux pays ont appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la distribution sans entrave de l’aide humanitaire.

Le chef de la diplomatie égyptienne a déclaré, ce jeudi à Rabat, avoir informé son homologue marocain Nasser Bourita «des efforts que nous déployons en Égypte, en coopération avec nos frères du Qatar et avec les États-Unis, pour parvenir rapidement à un cessez-le-feu et mettre fin à l’agression israélienne brutale contre les civils sans défense dans la bande de Gaza». Il a ajouté: «Comme l’a mentionné Son Excellence Nasser Bourita, il faut mettre fin à la politique de famine et garantir l’acheminement rapide et inconditionnel de l’aide humanitaire et médicale à Gaza.»

Badr Abdelatty a aussi exprimé le rejet «de toute tentative de liquidation de la cause palestinienne et le soutien aux droits légitimes du peuple palestinien, notamment son droit à établir un État indépendant sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale». Il a souligné que l’Égypte et le Maroc refusent «toutes les idées de déplacement forcé» qui circulent et a évoqué l’initiative arabo-islamique «pour la relance rapide et la reconstruction dans la bande de Gaza, sans déplacement des populations hors de leurs terres ou de leur patrie».

Badr Abdelatty a par ailleurs annoncé avoir informé son homologue marocain de «la volonté de l’Égypte d’organiser une conférence internationale pour la reconstruction, au Caire, dès qu’un accord sur le cessez-le-feu sera trouvé, conformément à la décision prise lors du sommet d’urgence sur la Palestine tenu au Caire le 4 mars dernier».

Le ministre égyptien a mis en avant la convergence des positions entre l’Égypte et le Maroc sur l’ensemble des sujets abordés, tant au niveau arabe qu’africain. «Nous avons constaté une convergence sur les agressions inacceptables perpétrées contre le peuple palestinien à Gaza, la destruction des infrastructures, la famine imposée et les incursions dans les lieux saints», a-t-il martelé, réitérant l’attachement à la solution à deux États.

Il a remercié le Royaume du Maroc pour ses efforts continus à la tête du Comité Al-Qods, présidé par le roi Mohammed VI, et salué les contributions de l’Agence Bayt Mal Al-Qods issue de ce comité.

De son côté, Nasser Bourita a dénoncé les politiques actuelles qui, selon lui, «ne font qu’alimenter la logique de conflit dans la région, fermer les perspectives de paix, nourrir l’extrémisme et la haine». Le ministre marocain a souligné que «le Maroc et l’Égypte œuvrent depuis des années à instaurer un climat de paix et de coexistence dans la région, dans le cadre des références claires et de la légalité internationale en faveur de la solution à deux États, avec la création d’un État palestinien sur les frontières de 1967, ayant Jérusalem-Est pour capitale».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 28/05/2025 à 19h09