Le SG de Podemos affirme qu’un gouvernement espagnol dirigé par son parti reconnaîtra la «RASD»

Pablo Iglesias, chef de file du parti espagnol émergent, "Podemos" 

Pablo Iglesias, chef de file du parti espagnol émergent, Podemos  . DR

Le secrétaire général du parti espagnol d’extrême-gauche, Podemos, s’est prononcé publiquement pour une reconnaissance de la «RASD» au cas où son parti dirigerait le gouvernement espagnol, qui sera constitué à l’issue des nouvelles élections générales du 26 juin.

Le 06/06/2016 à 18h23

La déclaration émanant ce lundi du SG de Podemos, Pablo Iglesias, n’est guère rassurante pour le Maroc. A la question de savoir si «un gouvernement de Podemos reconnaîtrait la RASD», le chef de ce parti d’extrême-gauche n’a pas tourné sa langue quatre fois avant de répondre : «Bien sûr que oui». Cette réponse du SG de Podemos est tombée lors d'une rencontre-débat, organisée ce lundi à Madrid, par Nueva Economia Forum. 

«L’Espagne a une responsabilité historique envers le Sahara en tant qu’ancienne puissance coloniale qui administrait ce territoire», a argué le SG de Podemos, né il y a deux ans du mouvement «Indignados» (Les Indignés) qui s’était dressé contre la cure d’austérité imposée par le parti de Rajoy (Parti Populaire, PP).

L’ex-universitaire a relevé encore que «sa formation politique juge nécessaire que l’ensemble des démocrates défendent la mise en œuvre d’un processus d’autodétermination où les Sahraouis puissent décider de leur propre sort».L’engagement public pris aujourd’hui par le SG de Podemos est d’autant plus inquiétant que ce parti, qui considère le Maroc comme étant «une force d’occupation», et ne reconnaît pas les accords de Madrid de 1976 entre le Maroc, l’Espagne et la Mauritanie, connaît une ascension fulgurante en Espagne.

Selon des sondages, publiés hier dimanche par les quotidiens El Pais, El Mundo et El Espanol, Podemos, ainsi que son allié d’extrême-gauche Izquierda Unida, pourraient dépasser les socialistes du PSOE, lors des nouvelles élections générales du 26 juin courant, et devenir ainsi le premier parti d’opposition en Espagne. Ces mêmes sondages donnent premier le parti populaire (PP, conservateur) du Premier ministre sortant Mariono Rajoy, mais il se pourrait que le PP n’ait pas encore la majorité pour constituer un nouveau gouvernement.

Quoi qu’il en soit, la mobilisation de ce côté s’impose avec d’autant plus de force que le parti Podemos a aujourd’hui plus que jamais le vent en poupe. La nécessité se fait ainsi jour d’approcher les dirigeants de ce parti afin de leur expliquer le bien-fondé de la position marocaine. Mieux vaut agir que réagir! Et il est surprenant que le département de Salaheddine Mezouar n'ait pas encore établi une approche efficace en direction des cadres de Podemos, en vue de les porter à davantage de pragmatisme. 

Par Ziad Alami
Le 06/06/2016 à 18h23