«Le port de Dakhla est l’un des supports logistiques majeurs de l’initiative royale pour l’Atlantique», selon un expert

Youssef Guerraoui El Filali et une vue du future port de Dakhla Atlantique (Y.Mannan/Le360).

Le 26/07/2025 à 16h19

VidéoDans un entretien qu’il nous a accordé, Youssef Guerraoui El Filali, analyste politique et économique, met en lumière le rôle central que jouera le port de Dakhla atlantique, dont l’achèvement est prévu à l’horizon 2028, dans la concrétisation de la vision portée par le Roi Mohammed VI.

Lors d’une interview avec Le360, Youssef Guerraoui El Filali, analyste politique et économique, a salué les avancées constantes de l’initiative royale pour un Atlantique africain intégré. Lancée par le roi Mohammed VI, cette vision panafricaine «progresse harmonieusement et à pas sûrs», selon lui, en vue de favoriser la paix, la stabilité et l’intégration socio-économique entre les 23 pays africains partageant un littoral sur l’océan Atlantique.

Le dispositif poursuit son déploiement avec une dynamique d’élargissement significative. Comme le rappelle Youssef Guerraoui El Filali, quatre États sahéliens (le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad) ont récemment été associés à cette initiative structurante. Le souverain leur a, en effet, proposé un accès stratégique à l’océan Atlantique à travers le futur port de Dakhla, appelé à jouer un rôle central dans la reconfiguration logistique de la région. «Ce port est destiné à devenir le pilier logistique de la façade atlantique, en offrant aux pays du Sahel une ouverture maritime décisive susceptible de rompre leur isolement géographique», souligne-t-il.

La pertinence géopolitique de l’initiative s’est encore affirmée avec l’annonce, le 23 juillet dernier, de l’adhésion de la Gambie à cette dynamique régionale. C’est ce qu’a déclaré à Rabat le ministre gambien des Affaires étrangères, Sering Modou Njie, à l’occasion d’une visite officielle.

Pour rappel, le Souverain avait affirmé, dans son discours prononcé à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte en 2023, que «si, par sa façade méditerranéenne, le Maroc est solidement arrimé à l’Europe, son versant atlantique lui ouvre, quant à lui, un accès complet sur l’Afrique et une fenêtre sur l’espace américain (...). Nous sommes également attachés à ce que cet espace géopolitique fasse l’objet d’une structuration de portée africaine ».

Dans cette perspective, l’initiative royale entend insuffler une dynamique économique nouvelle à la région en réduisant ses vulnérabilités structurelles. Le port atlantique de Dakhla y joue un rôle clé: qualifié de levier logistique stratégique, il est appelé à devenir le principal moteur de cette initiative en se positionnant comme une plateforme portuaire d’envergure internationale. Selon Youssef Guerraoui El Filali, cet ouvrage devrait permettre le traitement de quelque 35 millions de tonnes de marchandises par an, contribuant ainsi à la transformation des échanges sur la façade atlantique africaine.

Le coût global du projet est estimé à plus de 12,5 milliards de dirhams, pour des travaux entamés en 2020 et dont l’achèvement est prévu à l’horizon 2028. À ce jour, le taux d’avancement global avoisine les 40%. À terme, cette infrastructure portuaire de grande envergure devrait générer près de 2.500 emplois directs et indirects.

En se positionnant comme un véritable moteur de croissance régionale, le port de Dakhla ambitionne d’accompagner les économies africaines — y compris celles des pays sahéliens — dans le développement de leur commerce international. Cette volonté d’intégration solidaire a été réaffirmée par le Maroc à travers l’audience accordée en avril dernier par le Souverain aux ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger, venus saluer l’initiative royale et exprimer leur pleine adhésion à sa mise en œuvre.

Ces diplomates ont exprimé, à l’unisson, leur profonde reconnaissance à l’égard de l’initiative royale visant à faciliter l’accès des pays sahéliens à l’océan Atlantique. Ils ont réaffirmé leur pleine adhésion à cette vision stratégique et leur détermination à en accélérer la concrétisation.

Youssef Guerraoui El Filali anticipe l’émergence du port atlantique de Dakhla comme un futur hub de portée mondiale. Cette infrastructure ambitionne d’offrir une large gamme de services aux pays africains, allant de l’accompagnement logistique à l’appui technique et financier, afin de renforcer les capacités exportatrices des entreprises du continent.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mennan
Le 26/07/2025 à 16h19