Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice et représentante permanente des Etats-Unis aux Nations Unies, a annoncé ce jeudi 12 septembre la création de nouveaux sièges de membres permanents au Conseil de sécurité de l’ONU, dont deux réservés au continent africain et un autre occupé par rotation par un représentant des pays insulaires en voie de développement.
La diplomate américaine a exprimé son souhait de voir cet agenda se concrétiser rapidement. Un projet qui serait cher au président américain sortant, Joe Biden.
Dans sa livraison du vendredi 13 septembre, le quotidien arabophone, Al Ahdath Al Maghribia explique que ce nouveau pas s’inscrit dans la volonté de l’administration américaine d’imprimer une réforme au Conseil de sécurité à la lumière du bras de fer qui l’oppose actuellement à la Chine, qui ne cesse d’étendre son influence, voire son hégémonie, sur le continent africain.
Mais loin des raisons qui justifieraient en partie ce subit regain d’intérêt américain pour l’Afrique, à laquelle Washington est en train d’offrir un joli cadeau, le débat se concentre plutôt sur les deux pays africains les mieux placés pour rejoindre les cinq puissances disposant du droit de veto au sein de l’exécutif onusien.
Nul doute, ajoute Al Ahdath, que la concurrence sera rude entre les quelques pays africains habilités. Parmi ces prétendants, le royaume du Maroc figure en bonne place de par sa renommée sur le plan international où il fait figure d’acteur respecté et de poids. Le Maroc dispose d’autres atouts, dont celui d’avoir toujours entretenu d’excellentes et constantes relations avec les puissances de ce monde, sans exclusive.
D’ailleurs les Etats-Unis ont, dans un passé récent, recommandé dans un rapport officiel d’octroyer au Maroc un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, en réponse aux revendications africaines visant à réformer cette instance, surtout en matière de droit de veto, et son élargissement à d’autres pays et continents.
Dans ce rapport, les Etats-Unis expliquent soutenir le Maroc, non seulement parce qu’il s’agit de l’un de leurs plus importants partenaires stratégiques et le premier pays à avoir reconnu l’indépendance des USA, mais aussi en raison de nombreux autres critères géopolitiques et historiques.
Le Maroc est ainsi cité en exemple sur le plan religieux par sa spécificité. Commanderie des croyants, le royaume du Maroc est un havre où coexistent pacifiquement les trois religions monothéistes dont les disciples pratiquent en toute liberté leurs rites et canons cultuels. Cela sans parler de l’évolution très positive du respect des droits de l’Homme en général et ceux de l’enfant et de la femme en particulier.
En prévision de cette réforme, l’administration américaine a mis sur pied une cellule composée d’experts en relations internationales chargés de désigner les pays africains les plus habilités, par ordre de mérite, à intégrer le club restreint des membres permanents et qui y entreront en même temps que l’Allemagne, le Brésil et l’Inde.
Omar Hilale, ambassadeur représentant permanent du Maroc à l’ONU, a pour sa part, et à de nombreuses occasions, mis en exergue les atouts du Maroc pour devenir membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Il a ainsi rappelé le rôle central et historique du Maroc dans le système des Nations Unies, en particulier la participation constante des Forces armées royales, depuis quelque six décennies, à des missions de paix à travers le monde, et en particulier dans les Balkans et en Afrique.