Le gouverneur de Bernoussi et le maire de Casablanca impliqués dans la construction illégale d’une mosquée

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Revue de presseKiosque360. Les habitants du quartier Qods, à Bernoussi, se disent outrés par la construction d’une mosquée sur un terrain appartenant à l’Etat. Ils accusent le maire de Casablanca et le gouverneur de Bernoussi de recevoir des dons saoudiens dont ils détourneraient une bonne partie.

Le 24/07/2016 à 23h39

Le gouverneur de la préfecture de Bernoussi-Sidi Moumen a autorisé, avant le mois de Ramadan, la construction d’une mosquée sur un espace vert appartenant à l’Etat. «Il n’a ainsi pas respecté les dispositions de la loi 29-04 relative aux édifices affectés au culte musulman», indique Assabah dans son numéro de ce lundi 25 juillet.

L’arrivée d’engins sur le chantier sis dans le quartier Qods, à Bernoussi, a d'ailleurs irrité les habitants du quartier qui «considèrent que la construction illégale d’édifices, quelle que soit leur fonction, relève d'une atteinte à leurs droits et à celui, notamment, de bénéficier d’espaces verts», rapporte le journal.

Ainsi, les habitants accusent le gouverneur et le maire de complicité dans cette affaire et suspectent les deux responsables d’avoir reçu d’importantes sommes d’argent de donateurs saoudiens pour ce projet dont ils se sont emparés d’une bonne partie des dons.Ahmed Habchi, l'un des premiers habitants à avoir révélé cette affaire, accuse le gouverneur de ne pas avoir respecté les dispositions du décret 150-1-84 dont les premiers articles imposent le respect de la loi 12-90 sur l’urbanisation.«Habchi pointe du doigt un autre écart par rapport aux procédures: lors de l’édition de l’autorisation 2/2016 relative à ce projet, le gouverneur n’a pas convoqué, comme il aurait dû le faire, une commission censée être composée d’un membre du Conseil provincial, du Conseil communal et du Conseil scientifique, ainsi que de 3 personnalités connues et reconnues, au niveau de la préfecture, pour leur droiture et leur objectivité», précise le journal.

Cet habitant va encore plus loin puisqu'il affirme disposer de documents prouvant l’implication de responsables administratifs dans plusieurs affaires louches. Il déclare par ailleurs avoir pris contact avec Abdelkarim Houichri, Caïd de Bernoussi, qui a nié être au courant de ce chantier. «Houichri a indiqué que la décision avait été prise par le gouverneur», rapporte Habchi qui affirme s’être également tourné vers le Conseil de la ville puis vers la wilaya de la région, sans succès. Tous ont nié leur responsabilité dans cette affaire.

En attendant l’intervention des autorités, Habchi souligne que les travaux de construction continuent. «Toute personne qui s’y oppose ouvertement est victime d’agressions verbales et accusé d’apostasie», relève le quotidien.Dans une ultime démarche, Habchi s’est dirigé vers l’Agence urbaine qui a confirmé que le terrain en question appartenait bien à l’Etat et ne pouvait donc acuueillir de chantier que sur décision du ministre de l’Economie et des finances.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 24/07/2016 à 23h39