La réaction du Maroc aux propos gravissimes du MAE algérien expliquée par un diplomate

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale. 

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.  . DR

En réaction aux accusations puériles et néanmoins gravissimes du MAE algérien, le Maroc a entrepris à la fois le rappel en consultation de son ambassadeur à Alger et la convocation du chargé d'affaires de l'ambassade d'Alger à Rabat. Que signifient de tels actes en termes diplomatiques?

Le 21/10/2017 à 11h31

La célérité et la fermeté avec laquelle le Maroc a réagi aux propos puériles et néanmoins gravissimes proférés, hier vendredi, à Alger, par le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, au sujet de la politique africaine du Royaume du Maroc, était nécessaire, affirme à le360 un diplomate contacté samedi par le360. Le ton fort adopté par le MAECI marocain dans le communiqué diffusé aussitôt après la sortie scandaleuse du chef de la diplomatie algérienne, combiné à deux actes tout aussi forts du point de vue diplomatique (rappel en consultation de l'ambassadeur du Maroc en Algérie, et la convocation du chargé d'affaires de l'ambassade d'Alger à Rabat), "reflètent le degré de gravité de pareils propos" pour les relations déjà tendues entre Rabat et Alger, explique notre interlocuteur, qui a souhaité ne pas être cité.

Comme le rapportait le360, le MAE algérien, Abdelkader Messahel, invité hier vendredi 20 octobre à un débat initié par le Forum des chefs d'entreprises algériens (FCE), a accusé le Maroc de "blanchir l'argent du haschich via ses banques dans le continent (africain)"! "Le Maroc recycle en réalité l'argent du haschich via ses banques dans le continent", a-t-il lâché, dans un accès de rage, après qu'un chef d'entreprise algérien ait déploré l'inexistence de banques algériennes dans les pays africains pour accompagner les investisseurs de leur pays, contrairement au Maroc qui est fort implanté dans le continent.

Echaudé par ce cinglant constat, de surcroît véridique, le MAE n'a pas trouvé mieux à présenter en guise d'explication au cuisant échec africain de son pays en dehors de la diffamation à l'encontre du Maroc accusé mensongèrement de "blanchir l'argent du haschich via ses banques dans le continent"! Une réponse qui dénote, au-delà de l'ignorance de son auteur (non-bachelier!), la rage d'un establishment algérien déconcerté par les retentissants succès africains du Maroc, fruit d'"une vision claire, volontariste et agissante, ayant foi dans les pays et peuples frères de l’Afrique et investissant en un avenir commun à leur côté", comme l'a souligné le MAECI, dans le communiqué diffusé hier vendredi en réaction aux délires du MAE algérien.

Outre le rappel en consultation de l’ambassadeur du Maroc en Algérie et la convocation du chargé d'affaires de l'ambassade d'Alger au Maroc, le MAECI a aussi évoqué "des actions que les institutions économiques nationales diffamées par le ministre algérien, pourraient prendre".

Récapitulons: communiqué du MAECI, rappel en consultation de l'ambassadeur du Maroc en Algérie, convocation du chargé d'affaires de l'ambassade d'Alger à Rabat et, last not least, "des actions que pourraient prendre les entreprises nationales diffamées (banques et transporteur aérien marocain) à l'encontre du MAE algérien. Autant d'actes aussi significatifs les uns que les autres à l'encontre d'un voisin algérien en débandade et au bord de la faillite.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 21/10/2017 à 11h31