La protection sociale au Maroc, principal axe du 9ème Forum de la justice sociale

Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), lors de son allocution sur la protection sociale au Parlement, le 17 février 2025. (Y.Mannan/Le360)

Le 17/02/2025 à 16h48

VidéoLa protection sociale au Maroc a connu des avancées significatives, mais le système demeure perfectible. C’est ce qu’ont souligné plusieurs intervenants lors du Forum parlementaire sur la justice sociale, tenu ce lundi 17 février à Rabat.

L’ouverture de cet événement annuel a été présidée par Mohamed Ouled Errachid, président de la Chambre des conseillers, en présence notamment de Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants, et d’Ahmed Reda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Parmi l’assistance figuraient également Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), ainsi que plusieurs parlementaires et élus.

Dans son allocution inaugurale, Mohamed Ouled Errachid a rappelé les grandes orientations royales en matière de justice sociale, citant à cet égard l’importance du chantier de la couverture médicale. Si tous les intervenants ont salué cette réforme ambitieuse, certains ont néanmoins souligné la nécessité d’une amélioration du système, notamment en faveur des populations encore exclues.

Ainsi, Ahmed Reda Chami a mis en évidence les progrès enregistrés tout en soulignant les limites actuelles du dispositif. «Huit millions de citoyennes et citoyens restent encore en dehors du système: cinq millions en raison de leur non-inscription et 3,5 millions bien qu’inscrits, car en situation de “droit fermé”», a-t-il regretté. Il a également alerté sur le poids financier supporté par les assurés: «Le taux de dépenses directes à la charge des bénéficiaires atteint jusqu’à 50% du total des dépenses de santé, alors que l’OMS et la Banque mondiale recommandent un plafond de 25%.»

De son côté, Amina Bouayach a insisté sur l’amélioration du ciblage des bénéficiaires, notamment les plus vulnérables: «Nous avons besoin d’une meilleure précision dans le ciblage des bénéficiaires (vulnérables)». Et de préciser: «Certains citoyens ne bénéficient toujours pas de la couverture santé obligatoire, faute d’un transfert effectif du système RAMED vers l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO)», a-t-elle précisé.

Les orateurs ont également rappelé que la loi-cadre sur la protection sociale repose sur plusieurs piliers essentiels: l’extension de l’AMO, l’attribution des allocations familiales, l’élargissement de l’adhésion aux régimes de retraite, ainsi que l’instauration du droit aux indemnités de chômage.

Ce 9ème Forum de la justice sociale aura ainsi permis de dresser un état des lieux des réformes engagées et d’identifier les défis à relever pour une protection sociale plus inclusive et efficace au Maroc.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 17/02/2025 à 16h48

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