A en croire le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 7 septembre, les chefs des trois partis de la coalition gouvernementale ont été saisis par les chefs des groupes parlementaires des trois formations. Motif de cette correspondance officielle, l’attitude de certains ministres qu’ils qualifient de «fantômes».
De ce fait, ce n’est plus l’opposition qui se plaint du manque de communication chez les ministres, ce qui est dans la logique des choses, mais la majorité elle-même.
Cependant, à quelques exceptions près, la réaction des élus du PAM, du RNI et du PI relève plus de la mise en garde que de la critique. Sauf que selon les élus de la majorité, non seulement certains membres du gouvernement ont fait montre de prestations plutôt médiocres, mais on leur reproche clairement de suivre l’agenda des deux gouvernements précédents.
Le quotidien fait particulièrement allusion au ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, de l’Istiqlal. C’est manifestement sur lui que retombe une grande partie des reproches des élus de la majorité. Certains parlementaires vont jusqu’à l’accuser de faire l’avocat du Patronat quand ils ne lui reprochent pas de suivre l’agenda du gouvernement islamistes, sous lequel il a assumé la fonction de membre du cabinet de son prédécesseur.
Au ministre Mezzour, poursuit le quotidien, les parlementaires reprochent d’avoir opté pour la poursuite de la politique d’encouragement du «Made in Morocco».
En clair, les élus accusent le ministre de mener une stratégie qui, d’après eux, nuit au produit national. En d’autres termes, en faisant la promotion du «Made in Morocco», le ministre aurait suivi une démarche protectionniste qui, in fine, rendra le produit national moins compétitif parce que protégé.
Dans la logique des élus, le ministre va conduire ainsi à l’effondrement du produit national parce qu’il ne sera plus compétitif sur le marché international.
Ce qui, d’après le quotidien, met de facto le ministre à la tête des membres du gouvernement qui vont faire les frais du prochain remaniement ministériel.
Chose qui, d’après Assabah, a poussé le ministre à tenir une réunion élargie avec la CGEM et les fédérations professionnelles. L’Objectif étant d’ouvrir le débat sur l’enrichissement et l’amélioration de la stratégie industrielle. Ce qui, souligne le quotidien, n’est finalement qu’une tentative du ministre de s’assurer le parapluie du Patronat.
Revenant à la question des rapports entre les ministres et les parlementaires, ce qui suscité la colère de ces derniers, c’est le refus des membres du gouvernement de les recevoir à titre individuel dans leurs bureaux pour leur exposer des problèmes qui concernent leurs propres circonscriptions.
Il s’agit de motivations purement électoralistes. Ce n’est donc pas étrange que c’est le ministre des Transports, Mohamed Abdeljalil, qui est particulièrement dans la ligne de mire des parlementaires. Sur ce point, il faut préciser que ce sont ceux de son propre parti qui se sont plaints de lui auprès du SG de l’Istiqlal, Nizar Baraka.