Le mégaprojet du nouveau centre d’enfouissement et de valorisation des déchets de Casablanca nécessitera un investissement de plus de 3,1 milliards de dirhams, dont 272 millions de dirhams devraient émaner du conseil régional Casablanca-Settat. Ce dernier, réuni hier lundi 2 octobre en session ordinaire, a dû faire face à une résistance farouche de deux élus, pourtant membres de la majorité, avant de donner son feu vert pour actionner la quote-part de la région.
Salaheddine Aboughali et Chafik Amine Hachem, présidents respectivement des communes de Mediouna et de Majjatia Ouled Taleb, tous deux parlementaires et membres du conseil régional, ont saisi l’occasion pour rappeler à qui de droit les retombées écologiques néfastes des projets de décharges actuels ou programmés sur le territoire de la province de Mediouna. Pour eux, il n’est pas question d’autoriser le financement du centre d’enfouissement et de valorisation des déchets, d’autant plus que le foncier sur lequel sera bâti ce projet n’est toujours pas identifié.
Le président du conseil régional, Abdellatif Maâzouz, a dû suspendre les travaux de la session ordinaire, le temps d’apaiser les tensions et de détendre l’atmosphère. Il a ensuite réussi à convaincre les réticents, affirmant que le foncier de la nouvelle décharge, une fois identifié, sera soumis à son tour au vote des membres du conseil.
Rappelons que, fin mai dernier, le ministère de l’Intérieur a opposé son véto à l’acquisition du foncier identifié par le conseil de la ville pour accueillir la nouvelle décharge. Il s’agit de cinq terrains, d’une superficie totale de 264 hectares appartenant aux collectivités soulaliyates jouxtant l’actuelle décharge de Mediouna.
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Le ministère de l’Intérieur a opposé son véto en s’appuyant sur les conclusions d’un rapport établi par la commission chargée de superviser les opérations de cession de biens fonciers appartenant aux communautés soulaliyates. Celle-ci avait émis un avis négatif sur la demande d’acquisition exprimée par le conseil de la ville. Le site de Mediouna étant jugé «non conforme» d’un point de vue urbanistique, l’Intérieur a demandé au conseil de la ville «d’étudier l’opportunité de mobiliser un terrain alternatif».
Selon nos informations, l’Agence urbaine de Casablanca a entre-temps proposé au conseil de la ville un nouveau terrain de 290 hectares, situé dans la commune de Deroua. Un choix qui ne semble pas satisfaire la mairie, car nous confie cet élu proche du dossier, le conseil de la ville sera contraint de réviser les contrats des sociétés qui assurent la collecte et le transport des déchets, et intégrer le surcoût qui en résulte, pour atteindre 2 milliards de dirhams (contre 1,3 milliard de dirhams actuellement).
En attendant de trouver un nouvel emplacement, le sort des déchets des Casablancais demeure à ce jour incertain, d’autant plus que l’actuelle décharge temporaire située à Mediouna arrivera à saturation d’ici un an et demi au plus tard.