Fils de Moudjahid, Ferhat Mhenni vit en exil, depuis de longues années, en France, d’où il préside aux destinées du Mouvement d’autodétermination kabyle (MAK).
Dans cet entretien qu'il a accordé à notre média, il explique comment le régime militaire a érigé la haine de la Kabylie et des Kabyles en ligne directrice de sa politique. Une ligne directrice qui date de plusieurs décennies pour ce vaillant peuple, qui s’est battu, et a payé un lourd tribut, pour l’indépendance de l’Algérie. Avec beaucoup d’amertume, Ferhat Mhenni nous raconte comment, en août 2019, les pontes du régime vert-kaki se sont réunis à Mostaganem, sous la protection de la gendarmerie, pour lancer l’opération «zéro Kabyle».
Cette «purge», car c'en fut une, consistait à ne plus voir un seul Kabyle à la tête d’une institution financière, économique, politique, et surtout pas militaire. «C’est pour cela que nous ne nous reconnaissons plus en Algérie», commente Ferhat Mhenni, dont le mouvement a été catalogué comme «terroriste» par le régime d’Alger, alors même qu'il s'agit là d'un mouvement qui n’a jamais tiré une seule balle pour défendre ses revendications.
Lire aussi : Autodétermination de la Kabylie: réaction hystérique d’Alger aux propos de l’ambassadeur marocain, Omar Hilale
Par ailleurs, Ferhat Mhenni accuse le régime algérien d’avoir cherché à exterminer le peuple kabyle, et ce, par tous les moyens: comme tirer sur la foule (120 morts en 2001, par exemple), ou encore tenter de gommer l’identité et la culture de tout un peuple.
Le président du MAK a, pour conclure, remercié le Maroc pour l’intervention de l’ambassadeur du Royaume à l’ONU, lors d’une rencontre virtuelle du Mouvement des Non-Alignés. Au cours de cette rencontre, Omar Hilale a dit ses quatre vérités au régime d’Alger concernant la question kabyle et sur l’autodétermination de la Kabylie.
"Je remercie Sa Majesté, le Roi du Maroc, pour avoir permis cette déclaration qui fera date (...). Rien ne sera comme avant avec une telle déclaration", a affirmé Ferhat Mhenni.