Invité de l’émission «Grand Format-Le360», Abdellatif Ouahbi s’est montré affecté par la polémique née à la suite du concours d’accès à la profession d’avocat et qui a trouvé son dénouement grâce à la puissance du temps et de la sagesse. «Cette page a été tournée. Je renouvelle mes excuses à ceux qui s’étaient sentis touchés par mes propos». Un tollé, rappelle-t-on, avait suivi sa déclaration en réponse à l’admission de son fils à ce même concours.
A la question de savoir si un ministre était soumis à l’obligation de réserve quand il fait face à ce genre de situation, Ouahbi a, en bon avocat qu’il est, affirmé que le problème a été clos après avoir présenté ses «excuses».
Toujours au sujet des avocats, le ministre s’est déclaré satisfait de la qualité de ses relations avec la profession. «Les avocats se sont rebellés non pas contre moi, mais contre la décision du gouvernement de les soumettre au régime des impôts à l’instar de toutes les autres professions libérales. Actuellement, les choses se sont calmées et les relations se sont développées au profit de la profession», a-t-il assuré. Et d’assurer, en réponse à une question dans la même veine, que le cabinet d’avocats qu’il dirige «paie ses impôts».
Concernant la réforme du code pénal, le ministre a affirmé que le texte est fin prêt et peut être présenté au Parlement. «Au sujet de certains points sensibles de ce code, tels que la possibilité d’accorder plus de libertés individuelles, les relations sexuelles hors mariage mutuellement consenties et le partage de la tutelle des enfants, entre autres, il faut que toutes les réponses à ces questions obtiennent une validation des autorités exécutives, religieuses et parlementaires», a-t-il expliqué.
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Ouahbi est considéré comme étant le seul ministre de la Justice à réformer le code pénal, là où certains ministres précédents n’ont pas pu avancer. Parmi les acquis de cette réforme, il y a l’introduction du bracelet électronique en guise de peines alternatives et la possibilité d’achat du reliquat d’une peine de réclusion par le détenu.
Ce code pénal se distinguera aussi par une nouveauté: sanctionner les écrits publiés sur les réseaux par des personnes non munies d’une carte professionnelle de journaliste. «La liberté d’expression est garantie par les lois à condition que le journaliste soit porteur d’une carte professionnelle. A défaut, la sanction sera sévère dans le cadre du nouveau code pénal», a-t-il averti.
Interrogé sur la flambée des prix qui a touché l’ensemble des marchés du pays, le ministre a reconnu que le pouvoir d’achat a été impacté par cette hausse des prix, notamment au niveau des produits alimentaires. Il a déclaré: «Le PAM (son parti, ndlr) et moi-même avons été les premiers à demander au gouvernement de limiter les exportations des produits agricoles afin d’assurer un meilleur approvisionnement des marchés nationaux. La question de la cherté de la vie a toujours été au centre de mes entretiens avec le gouvernement».
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A propos d’un probable remaniement ministériel qui serait en vue, Ouahbi a botté en touche en exprimant sa satisfaction quant au rendement des ministres issus du Parti authenticité et modernité (PAM).
Sur le niveau de développement de sa ville natale, Taroudant, dont il est le maire, le ministre a imputé la cadence du progrès à la valeur des recettes de la ville et de son autonomisation. «Nous avançons graduellement, pas trop, mais grâce au partenariat avec l’Intérieur et les conseils régionaux, nous allons pouvoir réaliser l’essentiel», a-t-il souhaité.
Avant de conclure, l’ancien chef du groupe parlementaire du PAM, devenu par la suite secrétaire général du parti du Tracteur après avoir évincé successivement deux bulldozers, Ilyas El Omari et Hakim Benchamas, a confirmé la bonne santé de son parti, en invitant les voix internes dissidentes au dialogue et à l’apaisement. Sur sa vie privée, le ministre nous a appris qu’il aime faire les courses tous les dimanches avec son épouse et qu’il est un grand amateur de la marche matinale.