Gestion déléguée: Tecmed sur la liste noire de l’Intérieur

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Revue de presseKiosque360. La société Tecmed-Maroc, spécialisée dans les services de propreté et de collecte des déchets ménagers, serait devenue indésirable sur le marché marocain de la gestion déléguée. Sur dix-neuf villes gérées, l’entreprise n'en préserve plus que cinq. Les raisons de cette dégringolade.

Le 01/08/2016 à 22h00

Les parts de marché de l’entreprise Tecmed-Maroc se réduit comme une peau de chagrin. Pour ce qui est de la gestion des secteurs de propreté et de collecte des déchets ménagers dans dix-neuf villes, l’entreprise ne préserve aujourd’hui que cinq cités. Et pourtant, elle parvient à décrocher des marchés dans ces secteurs dans le cadre de la gestion déléguée.

Cependant, dès l'appel d’offres remporté, le ministère de l’Intérieur ne valide pas le marché passé avec la commune, autorité délégante. Ainsi, dix marchés ont été annulés par le ministère de tutelle après leur passation à Tecmed par les services des autorités délégantes.Le dernier en date concerne la gestion des services de nettoiement et de collecte des déchets ménagers dans la ville de Khouribga.Selon le quotidien Akhbar Al Youm, qui rapporte l’information dans son édition de ce mardi 2 août, le gouverneur de la province de Khouribga est intervenu pour invalider la transaction après son approbation par les Commissions techniques compétentes.Ainsi, dans une déclaration au quotidien, un cadre de l’entreprise a affirmé que «le président de la Commune urbaine de Khouribga avait adressé, au début du mois de juillet 2016, une correspondance en bonne et due forme à l’entreprise, l’informant que les Commissions techniques avaient opté pour Tecmed, avant d’envoyer vers la fin du même mois une autre lettre notifiant l’annulation du marché».

Cette information a été confirmée par le président de la Commune urbaine qui fait savoir que «toute transaction passée par la Commune reste provisoire avant son approbation définitive par le ministère de l’Intérieur».Et d’ajouter que le gouverneur de la province avait attiré l’attention du Conseil de la Commune urbaine sur le fait que «l’entreprise Tecmed-Maroc n’avait pas une bonne réputation sur le marché national».Or, ce diagnostic a été rejeté par les cadres de l’entreprise Tecmed-Maroc, filiale d’Urbaser, l'un des leaders dans les métiers des déchets en Espagne, poursuit le quotidien.Et de préciser que le mal ayant souillé l’image de l’entreprise provenait des problèmes ayant eu lieu en 2011 entre la Commune urbaine de Tétouan et les autorités locales, à cause des grèves des ouvriers mal gérées par l'entreprise.

En effet, cette dernière avait refusé des augmentations de salaire à ses ouvriers en dépit de l’intervention du gouverneur de la ville. Les ouvriers ne demandaient qu’une augmentation de vingt dirhams, mais l’entreprise avait estimé que ce montant allait lui occasionner une enveloppe budgétaire de trois millions de dirhams.Ce refus de l’entreprise avait alors poussé le gouverneur à suspendre le contrat de gestion déléguée de l’entreprise.

Depuis, cette dernière serait dans le collimateur de l’Intérieur, d’après les mêmes sources.Et au fil des pertes de marchés, l’entreprise réduisait ses effectifs. Ainsi, le nombre de ses employés est passé de 5.000 en 2011 à 1.500 aujourd’hui.

Cet état de faits a poussé les responsables de l’entreprise à faire appel à une intervention du Chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane. En vain! Le 20 juillet dernier, l’ambassadeur d’Espagne au Maroc a adressé une lettre de protestation au ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad.

Par Mohamed Younsi
Le 01/08/2016 à 22h00