Futur gouvernement: des leaders du PJD tablent sur l’échec d’El Othmani

Saâd-Eddine El Othmani.

Saâd-Eddine El Othmani. . Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Les tractations entamées par le nouveau chef de gouvernement désigné, Saâd-Eddine El Othmani, pour la formation d'une coalition gouvernementale, risquent de se heurter aux exigences exorbitantes de certains leaders du PJD qui semblent souhaiter un échec des négociations.

Le 22/03/2017 à 02h03

Le nouveau chef de gouvernement désigné, Saâd-Eddine El Othmani, a entamé mardi, à Rabat, les tractations pour la formation de la nouvelle coalition gouvernementale. Il a rencontré, pour ce faire, les membres du secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD), mandaté par le Conseil national pour suivre et superviser ce processus.

Cette tutelle du secrétariat général du parti de la Lampe sur le déroulement des tractations est, estime le quotidien Assabah dans son édition de ce mercredi 22 mars, une sorte de bâton dans les roues destiné à limiter la marge de manœuvre du nouveau chef de gouvernement désigné, qui risque donc de se voir imposer une feuille de route contraignante. A ce propos, le quotidien souligne que c’est «le Dr El Othmani qui a été chargé par le roi de mener les tractations en vue de former un gouvernement, et non le secrétariat général du PJD».

Bien plus, fait remarquer le quotidien, ce cadrage des négociations par le secrétariat général du PJD risque de mener El Othmani à l'échec. Un échec souhaité, semble-t-il, par certains leaders du PJD, ajoute le journal. D'ailleurs, El Habib Choubani, ancien ministre et président de la région Drâa-Tafilalet, Souleimane El Amrani, deuxième secrétaire général adjoint du parti, Abdessamad Sekkal, président de la région Rabat-Salé-Kénitra et Mohamed Amahjour, ancien directeur du siège central du parti, ont été à l’origine de la défaite imprévisible de Saâd-Eddine El Othmani, en 2008, lors du congrès du parti où Abdelilah Benkirane avait pris, à la surprise générale, les commandes du PJD, rappelle la publication. Des sources du quotidien ajoutent que Choubani et El Amrani avaient alors violemment attaqué le Dr El Othmani. Le nouveau chef de gouvernement désigné n'aura donc pas la tâche aisée.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum, dans son édition du jour, se penche également sur la problématique de la supervision des tractations par le secrétariat général du PJD, en apportant cependant une note d'optimisme.Le quotidien, réputé proche de Benkirane, précise que le chef de gouvernement désigné était entouré, lors de la première journée de consultations, par Mustapha Ramid, Lahcen Daoudi, Mohamed Yatim, rapporteur, et Mustapha El Khalfi, porte-parole du chef de gouvernement désigné. Mais le journal précise néanmoins que les rencontres, mardi, avec le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Ilyas El Omari, le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, le secrétaire général de l’Union constitutionnelle (UC), Mohamed Sajid, le secrétaire général du Mouvement populaire (MP), Mohand Laenser et une délégation du Parti de l’Istiqlal (PI), ont été fructueuses dans la mesure où ces leaders politiques ont manifesté leur volonté de soutenir le Dr El Othmani dans sa mission.

Par Mohamed Younsi
Le 22/03/2017 à 02h03