La Cour constitutionnelle a déchu 25 hommes politiques de leurs mandats en tant que représentants de la nation tandis que les tribunaux des crimes financiers et correctionnels statuent sur des affaires où sont impliqués des présidents de communes et des membres de la direction des partis politiques. Sans oublier le démantèlement par la justice du réseau de trafic international de drogue où figurent des hommes politiques, rappelle l’éditorialiste d’Al Akhbar du mardi 9 janvier.
«S’il est de notre devoir de saluer la dynamique de la justice et de la sécurité pour protéger le choix démocratique il est impératif de s’interroger si cette élite peut faire face aux crises successives qui frappent notre pays», se demande l’éditorialiste.
Le meilleur exemple de cette indifférence complice est le silence assourdissant des partis politiques face à la crise qui ébranle le secteur de l’enseignement. Pis encore, il s’est trouvé parmi nos politiques ceux qui cherchent à surfer sur cette vague pour savourer politiquement la persistance de ses répercussions.
Au lieu que les élites politiques et partisanes mobilisent toute leur énergie pour préserver le droit de 6 millions d’élèves à l’apprentissage, il semble que certains ont trouvé leur intérêt dans cette crise pour s’adonner à des règlements de comptes et des calculs mesquins.
Autant dire, poursuit l’éditorialiste d’Al Akhbar, «que nous avons une élite qui est capable d’introduire le Maroc dans un tunnel qui le mène vers l’inconnu rien que pour glaner des acquis électoralistes dérisoires».
L’éditorialiste considère que la crise de l’enseignement qui dure depuis trois mois a montré que le vide s’est emparé des institutions et que l’élite ministérielle, partisane, syndicale et parlementaire ne peut plus jouer le rôle d’atténuateur des crises. Bien au contraire, elle est devenue la source de nombreux problèmes.
Ce qui est certain, c’est que le Maroc sera confronté à des situations difficiles avec la rareté de l’eau, la persistance de l’inflation et la hausse des prix ainsi que les problèmes de la réforme des caisses de retraite. «Tous ces défis et ces dangers nécessitent de revoir le profil de celui que le roi Mohammed VI chargera de gérer le pays après que l’élite actuelle s’est transformée en un lourd fardeau de scandales financiers et d’affaires criminelles», lit-on.