Camps de Tindouf: manifestations, désobéissance civile et arrestations se multiplient

Vue aérienne du camp de Tindouf.

Revue de presseLe rejet de la direction séparatistes du Polisario par les populations sahraouies des camps de Tindouf ne cesse de prendre de l’ampleur. Ces derniers jours, c’est la résidence même de Benbatouche qui est devenue la destination des protestataires en colère contre la répression et les détournements flagrants des aides destinées aux habitants des camps. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath.

Le 09/05/2023 à 22h26

Les camps de Tindouf bouillonnent. Ils sont actuellement le théâtre de vives protestations contre les dirigeants du Polisario. Durant tout le week-end et les deux derniers jours qui ont suivi, ces manifestations ont connu une intensité sans précédent, rapporte le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition du mercredi 10 mai.

C’est l’arrestation de Mohamed Salem Soueid Maelaïnine, un Sahraoui de nationalité espagnole, arrêté par les milices du Polisario le 30 avril dernier qui a mis à nouveau le feu aux poudres. Il serait actuellement emprisonné dans un bagne situé près de Rabouni et aurait été torturé lors même de son arrestation au moment où il rendait à Tindouf avec son épouse.

Ce jeune, résidant au Pays basque, est parmi les Sahraouis qui ont pris des vidéos d’un flagrant détournement d’un camion-citerne transportant du carburant et qui allait être écoulé à la frontière mauritanienne, il y a quelques jours. Ce détournement, qui a été largement diffusé à travers les réseaux sociaux, a ravivé la colère des populations qui ont exigé d’envoyer les contrevenants en prison et non leurs dénonciateurs.

En attendant une réponse claire en ce sens de la part de Brahim Ghali, le chef des séparatistes auquel les protestataires ont envoyé une lettre exigeant la libération immédiate de tous les prisonniers récemment arrêtés, les manifestations se sont étendues aux locaux du secrétariat général du Polisario et de la résidence de Benbatouche, où il est rarement présent.

Par ailleurs, ajoute Al Ahdath, le clan de la tribu des Rguibat Lebouihat a mené plusieurs marches de protestation dans le camp dit Laâyoune, suite aux agressions multiples des milices du Polisario ciblant particulièrement les jeunes issus de ce clan.

Selon Al Ahdath, la vive colère ambiante dans les camps de Tindouf est beaucoup plus profonde, puisque les Sahraouis reprochent principalement à leurs dirigeants le fait de refuser toute solution politique au conflit du Sahara, préférant continuer à vivre dans l’opulence sur le dos des populations des camps.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 09/05/2023 à 22h26