Contrairement aux séparatistes du Polisario qui ont déclaré caduc l’accord de cessez-le-feu de 1991, tout en procédant de temps à autre à des provocations militaires, le Maroc s’en tient au respect de ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 9 décembre.
C’est ce qui ressort des propos de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, qui a cependant ajouté, dans une interview accordée lundi dernier au Parliament magazine, que le Maroc se réservait le droit de riposter avec toute la fermeté requise en cas d’atteinte à sa sécurité.
Selon Bourita, ce n’est pas la première fois que les milices du Polisario violent les accords de cessez-le-feu puisque, depuis 2016, ces actes belliqueux et hors la loi à l’encontre du Maroc se sont multipliés, surtout sous forme de provocations au niveau du mur marocain de défense, ou d’envois de bandes criminelles pour obstruer le passage d’El Guerguerat, malgré les incessants rappels à l’ordre du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Al Ahdath, citant Bourita, explique que, durant le mois dernier, les coupeurs de route ont décidé de passer outre le droit international en bloquant le trafic des marchandises entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest, transitant par le passage marocain d’El Guerguerat.
Le Maroc a fait preuve d'une grande retenue et continuera de le faire, en mettant en œuvre des consultations multilatérales et stratégiques avec les pays et institutions concernés, avant de mettre fin à cette obstruction. Une décision intervenue en consultation avec le SG de l’ONU, sachant que la région sahelo-saharienne, en plus des milices sans foi du Polisario, est aux prises avec de nombreuses bandes terroristes et criminelles. C’est ce qui explique la réussite de l’opération menée le 13 novembre par le Maroc, évitant ainsi tout clash avec l’ennemi, tout en le forçant à déguerpir et en assurant la sécurisation définitive du passage d’El Guerguerat.
Bourita a saisi cette occasion pour appeler l’Europe à reconsidérer sa vision de ses voisins à travers le prisme du «nous et eux», pour la remplacer par une conception du voisinage qui prenne en considération les intérêts partagés. Surtout, rappelle-t-il, que l’immigration vers l’Europe à partir du Maroc, un pays à la fois d’accueil, émetteur et de transit, exige un traitement objectif, du moment que sur 100 immigrés qui entrent en Occident, moins de 1% est représenté par les clandestins venus d’Afrique. Bourita a conclu qu’en plus de la coopération migratoire, sécuritaire ou économique, le Maroc et l’Europe devaient saisir la chance de leur voisinage, porteur de beaucoup de similitudes, pour tirer les leçons de la pandémie de Covid-19 en vue de rétablir tous les maillons de la chaîne de coopération entre les deux entités géographiques, plus que jamais proches l’une de l’autre.