Le Groupe d’action financière (GAFI) a décidé, à l’unanimité, de sortir le royaume du processus de surveillance grise de lutte contre le blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, communément désigné sous le nom de «liste grise».
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du week-end (25 et 26 février), que cette décision a été prise après évaluation du processus de la conformité du système national avec les normes internationales relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Laquelle décision est devenue effective depuis l’adoption, en février 2021, par le GAFI, du plan d’action spécifique au royaume lors de l’assemblée générale de ce Groupe qui s’est déroulée à Paris du 20 au 24 février 2023.
Un communiqué publié par la primature souligne que «cette décision fait suite aux conclusions positives que les experts de GAFI ont actées dans leur rapport lors de la visite de terrain qu’ils ont effectuée au Maroc du 16 au 18 janvier. Ce rapport, en vertu duquel le Maroc a quitté la liste grise, met en exergue l’engagement politique formel du royaume d’adapter son dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme aux normes internationales». Le communiqué souligne, par ailleurs, que la sortie du Maroc de la liste grise couronne les efforts et les mesures proactives prises par le Royaume en matière législative, organisationnelle, de sensibilisation et de contrôle.
Une sortie qui impactera, de façon positive, les notations souveraines et celles des banques locales tout en renforçant l’image du royaume et sa position dans les négociations avec les institutions financières internationales ainsi que la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie nationale. Il faut rappeler que le Maroc a pris une batterie de mesures et de réformes afin de sortir de la liste grise, dont la plus importante est la promulgation de la loi relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le quotidien Assabah, qui traite le même sujet, cite l’expert financier et économique Mohamed Nadir: «Le placement d’un pays dans la liste grise signifie que sa législation ne lutte pas, comme il se doit, contre le blanchiment d’argent. Une situation qui impacte négativement ses efforts pour attirer les investissements. Il faut toutefois préciser que la présence du Maroc dans cette liste n’est pas seulement due à des lacunes dans l’arsenal juridique et le mécanisme de lutte contre le blanchiment d’argent. Des lobbys étaient gênés par la montée du Maroc en tant que puissance financière en Afrique. Un développement qui a été réalisé grâce aux avantages accordés aux personnes désireuses d’investir dans le pôle financier de Casablanca, qui a renforcé sa capacité à attirer les investissements étrangers. Une situation qui a déplu à certains pays qui ont tenté de freiner le Maroc en le plaçant dans cette liste grise».
Mais, poursuit le même intervenant, les autorités marocaines ont contre-attaqué en révisant certains avantages fiscaux réservés au pôle financier de Casablanca et en renforçant l’arsenal juridique de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.