A l’issue du Conseil de gouvernement, dont les travaux viennent d’être clôturés ce jeudi 11 mars 2021, Le360 a recueilli une déclaration exclusive de la part du ministre de l’Agriculture au sujet de l’adoption du projet de loi 13-21 relatif à l’usage légal du chanvre indien. «Il a été approuvé aujourd’hui par l’ensemble des membres (du gouvernement, Ndlr.) qui ont montré des positions solidaires, unanimes et convergentes à ce sujet», nous lance Aziz Akhannouch, comme pour tourner la page des deux précédents Conseils de gouvernement où il a été examiné par les ministres, sans pour autant franchir ce cap législatif.
Par rapport à cette culture, le responsable gouvernemental se montre lucide. «C’est une réalité! Ce n’est pas une activité nouvellement implémentée. Elle est liée à plusieurs régions de notre pays et à un nombre important de populations actives dans cette culture», affirme-t-il. «En revanche, dans le cadre de ce nouveau projet et de cette nouvelle orientation, la culture du cannabis connaitra une amélioration grâce à l’utilisation de plants durables et écologiques», promet celui qui pilote le département de l’Agriculture depuis 2007.
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Aziz Akhannouch met en avant, par ailleurs, l’apport de cette nouvelle législation. «Aujourd’hui, il s’agit de se diriger vers une activité encadrée, réglementée qui permet aux populations intéressées de s’inscrire dans des circuits plus valorisants et plus structurés qui leur permettront à la fois d’améliorer leurs conditions de travail, mais aussi de rendre leur activité plus durable et leur revenu plus régulier», souligne-t-il sachant que le ministre aura forcément un rôle central à jouer dans la tutelle de la future agence dédiée prévue par la loi.
«Ce projet constitue un pas en avant. Il est primordial que ces démarches soient accompagnées par des mesures réglementaires qui protègent les agriculteurs qui opèrent dans cette culture des dénonciations calomnieuses qui malheureusement constituent une menace pour cette population les empêchant de travailler sereinement», ajoute-t-il.
Le cannabis ouvre en effet la voie à une nouvelle filière agricole à laquelle est promis un bel essor. «Il s’agit d’un projet porteur de nouvelles perspectives pour une culture, qui au plan international, se dirige vers la réglementation et la structuration avec des débouchés non récréatifs, cosmétiques, industriels et pharmaceutiques. C’est aussi une activité qui ouvrira la porte devant d’importants investissements en terme de transformation industrielle», souligne Aziz Akhannouch. Et de conclure: «le Maroc doit s’inscrire dans cette dynamique!»