«La solution à la question de l’avortement se trouve dans la relation qu’entretient un médecin avec la femme concernée, et c’est à eux de déterminer l’issue de ce problème», a-t-il affirmé lors de cette conférence organisée, dans la soirée du mardi 11 avril à Rabat, par le Centre du dialogue public et des études contemporaines sous le thème «Les libertés publiques, entre les valeurs universelles et les constantes nationales».
Au sujet de l’avortement et d’autres aspects liés aux libertés publiques, Abdellatif Ouahbi a suggéré aux politiques et aux représentants de la société civile, dont les oulémas et les théologiens, d’adopter de la souplesse dans la recherche des solutions en faveur d’une société qui progresse et évolue.
«L’Islam est une religion des libertés», a-t-il expliqué en exprimant son engagement à apporter «personnellement des idées dans le cadre de la réforme du Code pénal et du Code de la famille».
À propos des relations sexuelles hors mariage, le ministre, également secrétaire général du PAM, a évoqué la question des risques judiciaires et des peines «injustes» que prévoient la procédure judiciaire actuelle.
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«Tant que vous n’avez pas de preuves formelles de l’existence de relations sexuelles hors mariage entre un homme et une femme, il est inadmissible de stigmatiser des couples, leurs familles et leurs enfants. En islam, a-t-il ajouté, le témoignage de quatre personnes est nécessaire pour prouver une relation sexuelle hors mariage (Zina, NDLR), alors qu’aujourd’hui, la pratique veut qu’un simple PV (de police, NDLR) complique les choses pour un couple» devant la justice. «Dans tous les cas, a-t-il insisté, je suis ouvert au débat avec tous».
Citant par ailleurs le cas de Sanae, la petite fille de 12 ans victime d’un viol collectif et mère d’un garçonnet né de ce viol, Abdellatif Ouahbi a exprimé être prêt à durcir les peines contre les violeurs, sans les faire bénéficier de la clause «des circonstances atténuantes» pour alléger les sentences.
«Je veux radier du Code pénal cette mention, afin de renforcer les droits des enfants, des mineurs et de la famille», a déclaré en substance le ministre, en développant dans son exposé divers aspects sur la promotion des libertés publiques.
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Abdellatif Ouahbi n’a pas manqué d’évoquer à cette occasion un point important: celui du discours du roi Mohammed VI, prononcé lors du 23ème anniversaire de la Fête du Trône, et dans lequel le Souverain avait déclaré textuellement qu’«en qualité d’Amir Al-Mouminine, et comme je l’ai affirmé en 2003 dans le discours de présentation du Code devant le Parlement, je ne peux autoriser ce que Dieu a prohibé ni interdire ce que le Très-Haut a autorisé, en particulier sur les points encadrés par des textes coraniques formels».