Le gouvernement espagnol veut mettre le paquet pour faire renouer, un tant soit peu, Valenciaport avec le dynamisme d’antan. Et c’est par la voix de son ministre des Transports, Oscar Puente, que Madrid a fait de nouveau l’annonce, le 15 avril, de l’agrandissement dudit port via la construction d’un autre terminal à conteneurs, dont les travaux débuteraient vers juin-juillet de cette année, avec une enveloppe budgétaire de 650 millions d’euros.
D’après les révélations du très informé Levante, «l’infrastructure aura une superficie d’environ 137 hectares et 1.970 mètres de quai, avec une capacité d’accueil de cinq millions de conteneurs».
«Le terminal aura une conception, des technologies et des équipements de pointe, avec une installation entièrement électrifiée, qui lui permettra de desservir les grands porte-conteneurs en service, avec des performances élevées dans les opérations maritimes et terrestres», fait valoir le quotidien régional.
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Conçu dans le cadre d’un programme de collaboration public-privé, le projet bénéficiera d’un investissement total de plus de 1,6 milliard d’euros. Grâce à ce contrat, l’autorité portuaire de Valence se chargera de construire l’infrastructure de base (dragage, quai et remplissage consolidé), tandis que la société TIL, qui fait partie de la compagnie maritime MSC, investira dans la superstructure, les installations et le matériel roulant.
Pas plus tard qu’en février dernier, le même portail s’est fait l’écho des performances peu reluisantes du même port, en comparaison avec les résultats de Tanger Med. Ce dernier «transporte plus de conteneurs que les ports de Valence et de Barcelone réunis», soulignait Levante, arguant que «cette situation est due aux nouvelles taxes environnementales imposées par Bruxelles aux navires faisant escale sur les sites de l’Union européenne, depuis le premier janvier 2024, qui détournent les trafics vers le plus grand port d’Afrique et de Méditerranée» (Tanger Med, NDLR).
«La croissance en flèche de Tanger Med contraste avec une autre année d’effondrement du port de Valence, leader en Espagne et quatrième en Europe, ainsi que d’Algésiras et de Barcelone», qui ont clôturé l’exercice 2023 en berne, faisait observer la même source.
Le projet, déjà dévoilé en décembre 2023 par le ministère espagnol des Transports, est conçu dans le cadre d’un programme de collaboration public-privé. Selon ledit organisme étatique, il bénéficiera de surcroît d’un investissement total de plus de 1,6 milliard d’euros.
«Le nouveau terminal à conteneurs, d’une capacité de cinq millions d’EVP, sera entièrement électrifié et fonctionnera avec une énergie provenant de sources 100% renouvelables. Il disposera du plus grand terminal ferroviaire d’Espagne, ce qui augmentera l’utilisation du chemin de fer pour le trafic de marchandises, conformément à l’objectif de mobilité durable promu par le ministère», s’enorgueillit le ministère ibérique.
Le ministre espagnol des Transports et de la Mobilité durable, Oscar Puente Santiago, craint toutefois que cette expansion soit bloquée par la justice espagnole et tombe à l’eau pour raisons environnementales. «Le seul danger serait qu’un tribunal nous rejette le projet (…)», redoute-t-il.
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Le port de Valence n’est pas le seul à vouloir rattraper Tanger Med. C’est le cas aussi pour celui d’Algésiras pour lequel le gouvernement espagnol prévoit de débloquer 1,7 milliard d’euros d’investissements pour lui permettre de revenir dans la course et contrer le complexe portuaire marocain.
Le 1er février dernier, soit deux jours après l’annonce du bilan financier record réalisé par Tanger Med en 2023, Puente, avait en effet annoncé, lors d’une visite dans le port andalou, un investissement public de 1,775 milliard d’euros pour renforcer sa compétitivité logistique et d’en faire un pont vers l’Europe et la Méditerranée.