Le pouvoir algérien, déjà fragilisé par des luttes intestines, au sein de son establishment militaire, affiche une nervosité croissante face à la détérioration de sa situation intérieure et régionale.
La récente instauration d’un état de «mobilisation générale», perçu comme une forme de loi martiale déguisée, traduit la crainte d’une contestation populaire ravivée ou, pire encore, d’un renversement orchestré par les cercles mêmes du pouvoir.
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 29 avril 2025, les observateurs notent que l’Algérie traverse l’une de ses phases les plus critiques depuis son indépendance.
Les fractures au sein de l’armée révèlent un climat de méfiance et de rivalités larvées.
Ces tensions pourraient dégénérer en une nouvelle secousse institutionnelle, tant les enjeux de pouvoir restent sensibles.
Sur le plan diplomatique, les revers s’enchaînent. Après le Mali, c’est désormais avec le Niger que les relations se tendent, notamment sur la question des migrants expulsés dans des conditions inhumaines.
Au nord, les rapports avec la France, minés par des considérations historiques et des intérêts contradictoires, atteignent un niveau de crispation inédit.
Une partie de l’élite algérienne, y compris militaire, entretient des attaches économiques et familiales en Hexagone, ce qui complexifie davantage les prises de position officielles.
Mais c’est surtout sur le dossier du Sahara marocain que le régime essuie les plus cuisants échecs.
Après avoir érigé son hostilité envers le Royaume en doctrine et en pilier de sa légitimité, Alger voit son isolement s’accentuer, tandis que le plan d’autonomie marocain gagne en reconnaissance internationale.
La possible désignation du Polisario comme organisation terroriste par certaines instances placerait l’Algérie dans une position intenable, l’exposant à être assimilée à un soutien du terrorisme, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Cette accumulation de défaites stratégiques met le pouvoir devant un dilemme cornélien: persister dans son intransigeance et s’enfoncer dans l’isolement, ou opérer un revirement risqué sur le Sahara, au prix d’une délégitimation interne.
La «mobilisation générale» apparaît, dès lors, comme une tentative désespérée de maîtriser la situation, en préparant l’opinion à une éventuelle redéfinition de la doctrine officielle.