Affaire immobilière: Moubdie de nouveau dans la tourmente

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Revue de presseKiosque360. Une affaire immobilière éclabousse le ministre Mohamed Moubdie dans son propre fief de Fqih Ben Saleh. La plaignante se confie au journal Assabah. Récit.

Le 08/12/2014 à 11h22

Dans son numéro de lundi 8 décembre, le quotidien arabophone Assabah rapporte qu’une citoyenne marocaine résidant en Espagne a fait éclater un scandale immobilier. Elle accuse le ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration et président du Conseil municipal de Fqih Ben Saleh, Mohamed Moubdie, d’appropriation frauduleuse d’un bien appartenant à sa famille d’une valeur estimée à 30 millions DH.

Elle a fait savoir qu’un réseau spécialisé a eu recours à la falsification de documents pour s’approprier illégalement un centre commercial qui comprend une station-service, un atelier de vidange, de graissage et de lavage de véhicule et un café, devenue la propriété d’une société appartenant au ministre, indique la publication.

Pour Moubdie, cette allégation fait partie d’ « une guerre électorale dévoilée », affirmant que les documents dont il dispose sont « légaux » et que c’est à la justice de dire son mot, en faisant allusion à une plainte déposée auprès du Procureur général près la Cour d’appel de Béni Mellal par l’un des propriétaires initiaux du bien immobilier. Dans cette plainte, il accuse ce qu’il qualifie de « membres d’un réseau », d’avoir falsifié un acte coutumier et de l’utiliser pour l’obtention de contrats authentiques, poursuit le journal.

Dans une déclaration à Assabah, le ministre a accusé un de ses adversaires politiques d’être l’instigateur de ce « scandale », du fait qu’il n’a pas accepté que le complexe, qu’il exploite pour le montant de 10.000 DH en vertu d’un contrat de bail, soit cédé à la société dont le ministre possède une quote-part. Et de préciser que la société a acquis le bien immobilier d’une personne qui dispose de documents légaux inscrits et enregistrés en son nom.

Une arnaque bien ficelée

Selon la plainte, dont le journal a reçu une copie, la plaignante Mina Nader était propriétaire d’une partie du bien immobilier baptisé « Station Afriquia » située avenue Allal Ben Abdallah au quartier Yasmine à Fqih Ben Saleh, avant d’être surprise de la voir cédée à une société dont le ministre figure parmi les gestionnaires, et ce en recourant à une procuration falsifiée. Et d’ajouter que ce bien, qui appartenait à une famille se trouvant dans une situation financière précaire, a été cédé à la société du ministre au prix de 3,5 millions DH.

La plaignante fait savoir qu’elle « n’a jamais signé une procuration de ce genre », réfutant avoir légalisé le document et encore plus s’être rendue au service de légalisation à la commune rurale de Sidi Aissa. Elle affirme, dans ce sens, que tous les contrats ayant permis au ministre de posséder le bien immobilier sont « falsifiés ».

Répondant à la question de savoir si le ministre est, à son tour, victime du réseau, Mina Nader a écarté cette thèse, soulignant que l’avocat de Moubdie est au fait de tous les détails de l’affaire, d’autant qu’il est « chargé de tous les dossiers du Conseil municipal présidé par le ministre lui-même ».

Par Hicham Alaoui
Le 08/12/2014 à 11h22