Dans cette interview avec Le360, Rebecca Bill Chavez, directrice générale de l’Inter-American Dialogue, partage ses perspectives sur le rôle crucial de cet influent think tank dans la promotion du dialogue et de la coopération à travers les Amériques. Elle aborde notamment l’impact de sa réflexion sur les questions de démocratie, de migration, et les nouvelles initiatives en matière de changement climatique.
Le360: Pouvez-vous nous présenter l’Inter-American Dialogue?
Rebecca Bill Chavez: L’Inter-American Dialogue est un centre de réflexion basé à Washington D.C., qui se concentre sur les relations politiques, économiques et sociales en Amérique latine, dans les Caraïbes et au Canada. Fondé en 1982, ce think tank vise à initier des débats politiques et des solutions constructives aux problèmes communs aux pays des Amériques.
Il rassemble des leaders influents de la région, notamment des gouvernements, des entreprises, des médias, des ONG et des milieux universitaires, afin de débattre et de promouvoir des politiques sur des sujets clés tels que la gouvernance démocratique, la prospérité économique, la sécurité sociale et les relations internationales.
Nous accordons une grande importance à la promotion de la démocratie et de l’État de droit, en particulier dans la lutte contre le recul des valeurs démocratiques. Nous examinons également la question de la migration, qui représente une crise à l’échelle de l’hémisphère, voire mondiale, mais qui a un impact significatif sur toute la région.
Nous menons de nombreuses initiatives en Asie et en Amérique latine. Ainsi, nous avons mis en place divers programmes, dont le dernier en date concerne la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique.
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Notre think tank cherche à fournir une plateforme pour diverses perspectives et à faciliter la coopération entre les différentes nations des Amériques. Nous publions des rapports, organisons des conférences et des tables rondes, et participons activement à des initiatives de politique publique.
Collaborez-vous également avec des pays du continent africain?
Pour le moment, non. Notre focus se concentre actuellement sur l’Amérique latine et les Caraïbes. Cependant, nous aimerions nous étendre, car nous percevons des opportunités de partenariat. Une autre considération essentielle est d’adopter une perspective comparative, car de nombreux défis que nous rencontrons dans l’hémisphère occidental présentent des similitudes avec ceux que l’on trouve en Afrique. Par conséquent, nous sommes résolus à explorer de nombreuses opportunités dans cette direction.
Comment interagissez-vous avec les gouvernements et la société civile pour encourager le dialogue et la coopération dans la région?
Ce qui nous distingue dans notre dialogue, c’est notre véritable dimension hémisphérique. Bien que notre siège soit à Washington D.C., la grande majorité de nos membres proviennent de la région, notamment d’Amérique latine, des Caraïbes et du Canada. Par conséquent, nous entretenons des liens profonds avec cette zone géographique, ce qui constitue, à mon avis, un élément crucial.
De plus, nous collaborons étroitement avec les organisations de la société civile de la région et dialoguons avec les gouvernements. Par exemple, récemment, nous avons eu l’honneur d’accueillir le président de l’Équateur, Daniel Noboa, lors de l’une de nos sessions de dialogue. Ainsi, notre engagement s’étend à tous les niveaux, reconnaissant l’importance à la fois du gouvernement, de la société civile et du secteur privé.