Russes et Ukrainiens à Istanbul pour leurs premiers pourparlers depuis 2022, mais sans Vladimir Poutine

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, prononce un discours d’accueil aux délégations russe et ukrainienne avant des pourparlers entre les deux pays, le 29 mars 2022 à Istanbul, en Turquie.

Des représentants russes et ukrainiens se retrouvent ce jeudi à Istanbul, en Turquie, pour des pourparlers directs aux contours incertains et sans la participation du président russe Vladimir Poutine.

Le 15/05/2025 à 06h57

Des délégations russe et ukrainienne sont attendues jeudi à Istanbul, en Turquie, pour y mener leurs premiers pourparlers directs depuis le printemps 2022, bien que les modalités de cette rencontre, à laquelle le président russe Vladimir Poutine a refusé de participer, restent peu claires à ce stade.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait mis au défi son homologue russe de se rendre à cette réunion, l’appelant avec insistance à y prendre part «en personne» et assurant que dans ce cas, il serait prêt à l’y rencontrer. Mais le nom du chef d’État russe ne figure pas dans la liste des participants publiée mercredi soir par le Kremlin.

Ces discussions avaient d’ailleurs été annoncées initialement par le dirigeant russe, au moment où les Etats-Unis accentuent leur pression afin de lancer un processus diplomatique pour trouver une issue au conflit.

L’Ukraine n’a pas communiqué la composition de la délégation qui serait susceptible de rencontrer la partie russe. En l’absence de son homologue russe, la présence de Volodymyr Zelensky aux pourparlers est rien moins qu’assurée. Le chef d’État ukrainien a d’ores et déjà dit qu’il sera jeudi à Ankara pour rencontrer son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Le président américain Donald Trump, qui pousse depuis des mois les deux pays à négocier, avait lui évoqué mercredi «la possibilité» d’aller en Turquie cette semaine si Vladimir Poutine faisait de même.

Réunion «politique» et «technique»

Mais la délégation russe se limitera au conseiller présidentiel Vladimir Medinski, au vice- ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine et au vice-ministre de la Défense Alexandre Fomine, selon le Kremlin. Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, a dit mercredi s’attendre à une réunion portant sur des questions «politiques» et «techniques».

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est lui attendu en Turquie vendredi, d’après un haut responsable américain, ce qui ajoute à l’incertitude quant à la date même à laquelle les négociations russo-ukrainiennes auront lieu.

Il s’agirait des premiers pourparlers de paix directs entre Ukrainiens et Russes depuis l’échec des discussions initiales qui s’étaient tenues dans la foulée du déclenchement de la guerre en février 2022.

Exigences difficilement conciliables

Les deux pays continuent d’afficher publiquement des exigences difficilement conciliables. La Russie réclame toujours que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et l’assurance de garder les territoires ukrainiens annexés par Moscou. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.

L’Ukraine veut, de son côté, des «garanties de sécurité» occidentales solides pour éviter toute nouvelle attaque russe et que l’armée de Moscou, qui contrôle environ 20% du territoire ukrainien, se retire purement et simplement de son sol.

Par Le360 (avec AFP)
Le 15/05/2025 à 06h57